Mansour Moalla (83 ans), plusieurs fois ministre sous Bourguiba (Finances et Plan, Industrie et Commerce, PTT) et co-fondateur de la BCT, s’est déclaré optimiste quant aux chances de la Tunisie de sortir de la crise économique actuelle.
M. Moalla qui avait annoncé, mercredi, son refus de se porter candidat au poste de chef de gouvernement, a rappelé que « la Tunisie a connu, en 1982, des situations économiques plus difficiles avec un taux d’inflation de 14%, que celle actuelle, mais le pays est parvenu à surmonter la crise grâce à la conjugaison des efforts de tous les intervenants nationaux ».
M. Moalla a indiqué, jeudi, dans un entretien avec l’Agence TAP, que la solution de sortie de crise réside dans la formation d’un gouvernement d’unité nationale non partisan et non soumis à l’Assemblée nationale constituante, qui veillera à en finir avec la crise politique, à finaliser la phase transitoire et à rétablir la sécurité dans le pays, en luttant contre le terrorisme.
En ce qui concerne la personnalité la plus apte à la présidence du gouvernement, durant cette période, il a estimé que « chaque personnalité a ses propres qualités, notamment en matière d’expérience, de compétence et d’habileté politique. En tout cas, le prochain chef de gouvernement doit avoir les aptitudes nécessaires pour dénouer les dossiers sécuritaires, politiques et économiques compliqués ».
D’après lui, la résolution de la situation économique actuelle est tributaire de la fin de la crise politique et du parachèvement de la constitution, et ce, en faisant appel à la génération de quadragénaires et de quinquagénaires qui ont, encore, les capacités physiques et intellectuelles, leur permettant de mener à bien cette mission et de réussir la phase post révolutionnaire.
Au plan économique, M. Moalla a souligné l’impératif de mettre en place un plan de développement économique sur le moyen terme, couvrant les sept prochaines années (à l’horizon 2020), pour rétablir la confiance en la Tunisie et surmonter les difficultés économiques par lesquelles passe le pays actuellement.
« Ce plan va permettre de présenter une vision claire aux investisseurs et aux opérateurs économiques locaux et étrangers, et de faciliter le décaissement des crédits par les institutions financières internationales (Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement )et partant permettre, au pays de sortir de la crise », a-t-il ajouté.
Pour M. Moalla, “le recours de la Tunisie aux crédits doit constituer une solution relative. Notre pays est appelé à compter sur ses compétences, et à unifier les rangs pour défendre la souveraineté de la patrie”.
S’agissant de la lutte contre le phénomène de terrorisme, l’ancien ministre a recommandé de « créer une agence nationale de renseignements », en mesure d’améliorer le rendement de l’institution sécuritaire, et de « mettre en place une structure unifiée regroupant les forces de sécurité, la garde et l’armée nationales », pour garantir la coordination entre les différentes unités au sein de ces institutions, pour de faire face à la menace terroriste.
A rappeler que les pourparlers menés par les parties signataires de la feuille de route du quartet parrain du dialogue national, concernant les candidats pour le poste de chef du gouvernement, ont débouché, jeudi, sur trois personnalités. Il s’agit de Jalloul Ayed, Mohamed Ennaceur et Mustapha Kamel Nabli.