“Le sort des tunisiens ayant émigré clandestinement vers l’Italie au lendemain de la révolution reste à ce jour inconnu”, a souligné, jeudi, Abderrahman Hedhili, président du forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
Il a ajouté, lors d’une rencontre avec la presse tenue à Tunis sur le dossier des migrants disparus, que depuis trois ans, aucune information n’est parvenue aux familles des disparus sur le destin de leurs enfants que ce soit de la part des gouvernements tunisiens qui se sont succédé ou de celle du gouvernement italien.
Malgré les multiples mouvements de protestations observés pour connaître la vérité sur le sort de leurs enfants, ces familles poursuivent, depuis 9 mois, seules leur combat sans l’aide du gouvernement ou l’appui de la société civile, a-t- il dit. Hedhili a signalé que le naufrage, en septembre dernier près de l’île italienne de Lampedusa, de l’embarcation qui transportaient 300 immigrants clandestins tunisiens n’a pas incité le gouvernement et la société civile en Tunisie à saisir cette occasion pour relancer le débat sur le dossiers des disparus en mer.
“Aucune enquête n’a été ouverte sur les circonstances de cet incident tragique et aucune conférence de presse n’a été donnée pour fournir des détails sur cette affaire”, a-t-il ajouté. Abderrahman Hedhili a fait savoir que selon une étude réalisée par le FTDES en 2011, 25% des jeunes ayant émigré clandestinement vers l’Italie étaient des élèves.
La pauvreté et l’absence de développement dans les régions sont les principaux facteurs qui poussent les jeunes à émigrer clandestinement, a-t-il avancé, ajoutant que les rapports du ministère de l’éducation ont révélé que 100 mille élèves ont abandonné les bancs de l’école en 2013.
Il a fait remarquer que les rapports du ministère de l’intérieur ont aussi confirmé qu’un grand nombre de jeunes tunisiens sont partis au djihad en Syrie.
La conférence de presse a été aussi une occasion pour écouter les témoignages des familles des disparus. A noter que le ministère de l’intérieur a annoncé que les unités de la garde nationale de Nabeul ont arrêté, mercredi soir, 22 personnes à El Haouaria qui s’apprêtaient à rejoindre l’Italie.