“Fitch Ratings” a abaissé la note souveraine de la Tunisie de “BB+” à “BB-“, avec des perspectives négatives. L’agence de rating a néanmoins, maintenu la note à court terme de la Tunisie à “B”, tout en abaissant la note relative à la capacité de remboursement du pays en monnaie locale (défaut de paiement) de “BBB-” à “BB” avec perspectives négatives. Sur son site WEB, Fitch Ratings a expliqué ce déclassement par “la transition politique qui a été encore retardée et l’incertitude croissante sur le succès final du processus.
Les assassinats de deux dirigeants de l’opposition en février et juillet 2013 a déclenché une crise politique qui paralyse la prise de décision et retarde la transition politique. Les attaques et les meurtres perpétrés par des groupes terroristes ont pris de l’ampleur ces derniers mois outre l’aggravation de la sécurité et de la stabilité” .
“Les élections présidentielles et législatives initialement prévues en 2013 ont été reportées. Le résultat des négociations entre le gouvernement et les partis d’opposition pour former un gouvernement intérimaire, qui a commencé à la fin octobre, reste incertain. Les élections sont peu susceptibles de se tenir plus tôt que 2014. Les risques de nouveaux retards dans le processus politique ou l’escalade des protestations et la violence sont importants. En outre, les élections ne constituent aucune garantie de la stabilité”, a fait savoir l’Agence.
Fitch a révisé à la baisse “ses projections réelles de croissance du PIB en Tunisie à 2,8% en 2013 et 3% en 2014, tandis que l’inflation a augmenté et devrait atteindre 6% en moyenne en 2013. L’agence s’attend à ce que le déficit du compte courant reste élevé à 8,1% du PIB en 2013, et 7,7% en 2014.
La dette extérieure nette est en hausse, les réserves internationales sont sous pression et le dinar a commencé à se déprécier”. Elle a précisé que “la signature et le décaissement d’un accord de confirmation avec le FMI offre un certain soulagement en 2013-2014, si le programme reste sur la bonne voie. Toutefois, le déficit budgétaire dépassera les prévisions budgétaires en 2013 et devrait dépasser 7% du PIB”. Fitch s’attend à ce que les autorités optent pour une consolidation budgétaire modeste en 2014 et que la dette publique augmente modérément à environ 50% du PIB d’ici fin 2014, un peu supérieure à ses concurrents de notation”.
“Avec environ 60% de la dette publique libellés en devises, les finances publiques sont exposées à la balance des chocs de paiement. Le secteur bancaire est faible, avec une forte exposition aux prêts douteux, en particulier dans le secteur du tourisme , et nécessitera la recapitalisation des banques publiques dans les prochaines années” . Fitch termine avec une note positive, considérant que “les créanciers officiels resteront en faveur de la Tunisie dans les années à venir. En particulier, l’Agence considère que l’accord de confirmation du FMI a approuvé en Juin 2013 sera entièrement décaissé, ce qui va permettre le financement d’une part importante des besoins de financement publics et extérieurs de la Tunisie en 2014”.