Le dialogue national est voué à l’échec d’autant que la constituante demeure astreinte à un règlement intérieur bien défini ainsi qu’à la loi sur l’organisation provisoire des pouvoirs publics comportant des dispositions juridiques qui ne peuvent pas se conformer au calendrier du dialogue national, a estimé le président du Mouvement des destouriens libres, Amor Shabou.
Les décisions consensuelles issues du Dialogue national n’auront pas de force obligatoire, a-t-il ajouté. Lors d’une conférence de presse donnée, mardi, à Tunis, M. Shabou a indiqué que le principe de céder le pouvoir par Ennahdha relève de « l’impossible ».
« Le gouvernement actuel ne cèdera pas les rênes du pouvoir pour le remplacer par un gouvernement de compétences nationales du moment qu’Ennahdha s’accroche au pouvoir », a-t-il dit.
L’actuel chef du gouvernement ne se démettra pas de son poste et Ennahdha ne cèdera pas les ministères de souveraineté, a-t-il affirmé, ajoutant que l’engagement écrit à démissionner, présenté par Ali Larayedh contient l’expression «concomitance des processus » ce qui suscite, selon lui, « doute et suspicions» face à l’impossibilité d’une corrélation entre les processus gouvernemental et constituant des points de vue temporel et procédural.
Sur un autre plan, Shabou a assuré que le danger du terrorisme persistera et ne prendra fin que « si Ennhadha cède le pouvoir », notant que l’aggravation du phénomène des agressions terroristes est du à l’absence dune volonté politique de la Troïka et d’Ennahdha de mettre fin à ce danger. La conférence de presse a, par ailleurs, été l’occasion d’annoncer officiellement la fusion entre les partis destouriens, à savoir Al-Moubadara (Kamel Morjène), Nation libre (Mohamed Jegham) et le parti des destouriens libres.