Bravo Amel ! Esprit libéré, vue claire. Quand tu n’es pas dans l’oxyde sulfurique idéologique et quand tu le veux, on te retrouve sereine, analytique, méthodique, objective, argumentative.
L’article confirme, encore une fois, la seule vérité indiscutable en Tunisie d’aujourd’hui : depuis le départ de B Ali le soir du 14 janvier 2011, une guerre idéologique s’est déclenchée médiatiquement, une guerre sans répit, sans merci.
* «A qui la faute ?»
Cette guerre idéologique fut déclenchée par les «laïcs» de toutes le tendances et toutes les couleurs. Un seul slogan : non à l’islam. Sur tous les plateaux se relayaient des «universitaires», des «spécialistes» et autres «historiens-sociologues-docteurs». Les laïcs vrais et pseudo occupèrent seuls l’espace médiatique et les «islamistes» qu’on invitait parfois n’étaient là que pour le décor, faire un « mea-culpa » et pour enfoncer plus profondément le pieu dans la poitrine de « l’islamisme », de l’islam, en réalité. Le «laïcisme» extrémiste régna en seul maître et seigneur absolus dans les médias à tel point que «les produits médiatiques, même les actualités et les documentaires, sont des constructions intentionnelles» .
Toute idéologie qu’elle soit « laïque » ou « religieuse » se fonde essentiellement sur l’altération, la démagogie, le racisme, la xénophobie, le rejet total de l’autre et la violence. Le discours laïque n’échappe pas à cette règle, au contraire, il est plus violent, plus isolationniste et plus phobique.
* «Sim médias épinglés…»
«Les supports médiatiques touchés par l’étude ont été «Al Maghrib, Assarih, Attounissia, Echourouk, La Presse de Tunisie et Le Temps» (Amel Belhadj Ali).
En réalité, tous les supports médiatiques ont contribué et contribuent toujours à véhiculer et répandre ce discours de la haine et du rejet (le site WMC-Directinfo, par ex, n’en est pas exempt). Les journaux cités se caractérisent par la cadence quotidienne, la nature ordurière du discours et l’intox préméditée. Ce qui est significatif, c’est que tous ces journaux versent dans l’extrémisme laïc. On remarquera qu’aucun journal ou site taxé d’islamisme n’est épinglé, cela ne veut pas dire que ces supports sont « clean ».
Terminons, ici, par rappeler que les supports épinglés furent le principal support des dictatures depuis 60 ans et que leurs propriétaires ont tous mangé dans le restaurant de Bourguiba, B Ali et leur(s) parti(s) pour dénoncer l’hypocrisie de ces pseudo-journalistes.
* Nature du discours
«la stigmatisation, les injures, la discrimination, la diffamation, et peuvent aller jusqu’à l’appel au meurtre et la lapidation» (Amel Belhadj Ali). Ce sont les laïcs à avoir lancé les premiers et pendant longtemps ces idées terroristes. On le constate aujourd’hui plus clairement et plus explicitement.
«Les thèmes les plus traités d’après l’étude de l’Observatoire se rapportent à la politique, la religion, la corruption et les institutions. Aucun ne se rapporte à un projet de société ou à une vision de la nouvelle Tunisie» (Amel Belhadj Ali). C’est un constat indiscutable : les laïcs n’ont aucune idée constructive et aucun plan d’avenir. Ils s’allient en cela à leurs ennemis jurés les «islamistes». Il n’y a aucune contradiction dans ce constat car aussi bien laïcs qu’islamistes, ils ne sont que des salafistes et ne peuvent regarder vers l’avant, vers le changement, vers l’avenir. Leur bible à tous est le passé proche ou lointain.
* Que veulent les laïcs ?
Toute idéologie ne peut être appliquée et concrétisée que grâce au pouvoir politique et non religieux. Cette réalité historique n’a pas échappé aux laïcs tunisiens. Borné pendant les trois premiers mois de 2011 à vulgariser la laïcisation du peuple et de l’Etat, n’ayant pas fait le consensus sur un leader laïc car il n’en existe aucun en Tunisie jusqu’à ce jour, c’est la nomination d’Essebsi comme premier ministre par son acolyte Mbazzaa qui a donné des idées aux laïcs. Au but primordial qu’est le laïcisme se greffa le but utilitaire : prendre le pouvoir. Pour prendre le pouvoir, il faut faire tomber tout le système existant. La meilleure manière trouvée par les «stratèges» laïcs est de saper l’économie. Sans résultats, les mêmes stratèges anarchistes ont eu recours aux actes terroristes et aux assassinats «politiques». En dernier lieu, c’est le coup d’Etat fomenté entre les 22 et 24 octobre avec l’aide de mercenaires étrangers et qui fait flop ! On ne se demande pas «qui sont les bloqueurs de la Tunisie» et les antidémocratiques.
D’ailleurs, H Abbassi, Olfa Yousszef, Rahoui, Hajji, les B Brik, Sghayer Ouled Ahmed, Marzouk, Omar Shabou, Essebsi… sont-ils réellement « laïcs » ou simplement des opportunistes guidés par une islamophobie exacerbée ? Les vrais laïcs tunisiens ne supportent plus leur discours de haine.
* BRAVO, PEUPLE !
«Un discours qui a poussé plus vers la division du peuple tunisien que vers son adhésion à un modèle de société commun…» (Amel Belhadj Ali). Comme tous les peuples de la terre, le peuple tunisien est divisé confessionnellement, idéologiquement, politiquement, socialement et culturellement. Mais il n’est pas divisé «tunisiennement» ou, si vous voulez «patriotiquement».
C’est l’unique raison du fiasco total des salafistes laïcs et religieux. Ces extrémistes de droite, centre et gauche sont une petite minorité numérique. Les laïcs l’ont constaté à leur dépend et pour le remplir le vide, ils ont instrumentalisé les écoliers du primaire et des collèges le 23 octobre 2103.
Le peuple n’a pas répondu aux appels de haine, d’anarchie, de terrorisme et d’anarchie.
Le peuple a fortement giflé ceux et celles qui l’ont pris pour débile, ignare, manipulable.
Il est quand même aberrant que des chaînes de radio et télé appellent le peuple et le pousse à envahir la rue le 23 octobre. Pour «dramatiser», on a entendu les mêmes stupidités de «chansons patriotiques» martelées en marche militaire à la française.
Eh bien la grande majorité des tunisiens a choisi et a fait le meilleur choix.
L’Histoire règlera les comptes tôt ou tard.