Le cinéma tunisien affichera sa présence au programme des rencontres cinématographiques du Maghreb des films qui se tiendront à l’Institut du monde arabe de Paris (IMA) du 20 au 25 novembre 2013.
De Tunisie, lit-on sur le site de l’IMA, “coup de chapeau à un jeune cinéaste émergeant, Walid Tayaa, l’auteur de “Boulitik”, un court métrage brillant sur trois moments, trois personnages interpellés, bousculés par la révolution tunisienne en marche, ainsi que “Journal d’un citoyen ordinaire”, un film très poétique où Walid revient sur son enfance”.
Ainsi, la journée du samedi 23 novembre sera consacrée à la projection de trois films de Walid Tayaa à commencer par “Boulitik” (2012), une fiction de 25 minutes avec Bob Levasseur, Maxime Touron, Lotfi Dziri, Aziz Miled, Fathi Msalmani et Yasser Zantour.
Le second film du genre documentaire est une production Tunisie-Danemark “Journal d’un citoyen ordinaire” (2012). Ce film de 24 minutes décline des regards croisés sur la Tunisie d’antan et celle d’aujourd’hui, un voyage à travers l’enfance, les parents, la jeunesse, la politique et le cinéma. Et dans son récent documentaire-portait “Dorra Bouzid, une Tunisienne, un combat” (2013), Walid Tayaa, donnera aux curieux et avertis à découvrir une militante, témoin et actrice du passage de la colonisation à l’indépendance.
Les 54 minutes de ce film sont consacrées au parcours de cette première femme journaliste de presse écrite en Tunisie. Dans ce documentaire, la fille spirituelle de l’écrivain Mahmoud Messadi se raconte, justifie ses luttes, fait revivre des figures historiques, dont Farhat Hached, mais aussi des lieux, comme l’appartement familial de l’avenue de Paris ou le laboratoire de l’hôpital Habib-Thameur.
Auparavant, le jeudi 21 novembre sera réservé à la projection d’un court métrage d’animation “Etiquettes” (2011) de Ines Jerray. Artiste et chercheuse franco-tunisienne, vivant et travaillant entre les deux pays, Ines a fait une thèse sur l’oeuvre d’animation en tant que lieu d’expériences cognitives et sensorielles. Docteur en arts plastiques et en arts du spectacle, elle continue à s’intéresser aujourd’hui à la problématique du corps vivant, ainsi qu’à l’animation comme potentiel de création plastique et cinématographique. Les étiquettes sont employées dans son film comme photogrammes qui racontent en dessin animé la fiction d’une fillette enfermée dans le vide: des figures se transforment alors librement sur fond d’un paysage réel et évanescent.
Le même jour, les cinéphiles auront rendez-vous avec un moyen-métrage de fiction “Zakaria” de Leyla Bouzid, (2013). Vivant elle aussi entre Paris et Tunis où elle a grandi, elle a débuté dans le cinéma comme assistante réalisation et co-réalise son premier court-métrage, “Sbeh el Khir” (Bonjour, en 2006) avec Walid Mattar. Elle intègre ensuite La Fémis (Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son, Paris) en réalisation.
“Mkhobbi fi kobba”, son film de fin d’étude fut sélectionné dans plus de 30 festivals internationaux dont Clermont-Ferrand, Toronto, Abou Dhabi ou Premiers Plans d’Angers où il fut primé. Elle prépare actuellement son premier long métrage “Dieu protège ma fille”.