La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a indiqué avoir constaté la diffusion, sur certaines chaînes de télévision et stations radiophoniques privées, “d’émissions et spots politiquement orientés, qui montent certaines parties contre d’autres, au mépris du principe de pluralisme d’expression des idées et opinions”.
Ceci est de nature, souligne mercredi la HAICA dans un communiqué, à dévoyer la vocation première des médias audiovisuels en matière d’information et à conduire ces derniers à être instrumentalisés politiquement et à jouer un rôle de propagande.
Pour la HAICA, “de telles pratiques représentent un grave manquement à la déontologie et aux usages journalistiques sains, ce qui est incompatible avec les principes d’une presse impartiale et équilibrée que le citoyen tunisien appelle de ses voeux, en tant qu’alternative à la presse de mobilisation qui prévalait du temps de la dictature”.
“Ayant pour vocation de soutenir la liberté d’expression et d’encourager la diversité et le pluralisme des médias, dans le respect de la déontologie de la presse et de l’attachement aux règles professionnelles, ajoute le communiqué, la HAICA invite tous les médias à s’en tenir aux principes du travail journalistique, en particulier la nécessité de faire la distinction entre l’information et le commentaire et de ne pas utiliser les techniques de montage comme moyen de mobilisation politique et de dévoiement de la mission médiatique”.
La HAICA attire d’autre part l’attention sur le fait que de telles pratiques tombent sous le coup des dispositions des articles 29 et 30 du décret-loi numéro 116 du 2 novembre 2011. Elle dit suivre de près ce qui se passe dans le paysage médiatique audiovisuel, précisant qu’elle ne manquera pas de prendre des mesures régulatrices et légales “dont les dispositions du décret-loi 116 n’autoriserait pas la divulgation”. La HAICA a, en outre, indiqué avoir pris acte de la suite donnée par les patrons de presse à ses remarques.