Lors de sa dernière visite fin août 2013 à Tunis, Bernardino Leon a failli provoquer un incident diplomatique avec le gouvernement tunisien et le mouvement Ennahdha, principal parti de la Troïka au pouvoir depuis décembre 2012.
En rapportant à Rached Ghannouchi une suggestion des dirigeants de Nidaa Tounes pour que le président de leur parti, Béji Caïd Essebsi, accède à la présidence de la République, le représentant spécial de l’Union européenne pour la région du sud de la Méditerranée s’est permis un commentaire –c’est une bonne idée, aurait-il dit à ce sujet- que le président d’Ennahdha a interprété comme une «recommandation» de l’Union européenne.
Alerté, Bruxelles s’est démarqué de son représentant et précisé que son commentaire ne l’engageait pas.
Le Mouvement Ennahdha n’est pas opposé à l’éventuelle accession de Béji Caïd Essebsi à la présidence de la République et sa position se résume, d’après une source proche du dossier, en deux mots: pourquoi pas. Ce qui veut dire que le parti islamiste ne s’y opposerait pas si les principales formations politiques l’acceptaient mais qu’il n’irait pas jusqu’à faire de BCE son candidat et à faire campagne pour lui.
MM