La conférence sur «le crime politique», organisée aujourd’hui mardi, à Tunis, à l’initiative du mouvement Nida Tounes, à l’occasion de la première commémoration de l’assassinat de l’ancien coordinateur du mouvement à Tataouine, Lotfi Nagdh, a été axée sur l’examen des divers aspects juridiques des crimes politiques et terroristes et des crimes contre l’humanité.
Intervenant à cette occasion,le président du mouvement Nida Tounes, Béji Caied Essebsi a souligné « l’importance de la responsabilité assignée aux acteurs politiques à l’égard des assassinats politiques en Tunisie ».
De son côté, le directeur exécutif du parti, Ridha Belhaj a, par la même occasion, expliqué que « les assassinats politiques en Tunisie se fondent sur quatre éléments principaux à savoir, la diffusion de la hargne contre la victime ciblée, l’implication de l’autorité au pouvoir dans ces assassinats, la sélection des personnalités visées et le laxisme de la justice dans le traitement de ces crimes ».
S’agissant de la nature juridique des assassinats en Tunisie, le professeur de droit Taoufik Bouachba a indiqué que « le crime commis sur la personne de Lotfi Nagdh peut être classé comme un crime de droit commun, tandis que les assassinats de Belaid et Brahmi sont assimilés à des crimes terroristes ».
Le professeur en charge de l’affaire de Lotfi Nagdh, Abeda Kefi a estimé, pour sa part, que « la justice traite l’affaire du martyr Lotfi Nagdh en se basant sur l’hypothèse que ce dernier a été tué suite à un conflit entre deux camps, alors que son assassinat a été prémédité et précédé par une grande mobilisation d’acteurs politiques connus dans la région ».
Il a ajouté que « les éléments et faits figurant dans le dossier prouvent qu’il s’agit d’un assassinat politique, en dépit du fait que le code pénal ne prend pas en considération l’aspect politique dans les affaires de meurtre».
A noter que Lotfi Nagdh avait trouvé la mort le 18 octobre lors des affrontements survenus à l’occasion d’une manifestation organisée par le comité de protection de la révolution à Tataouine. La famille de la victime et le Parti Nida Tounes ont dénoncé un assassinat politique et affirmé que Lotfi Nagdh a été victime de lynchage.