Tunisie : Sit-in des enseignants contre Salem Labyedh

Le Syndicat Général de l’enseignement secondaire relevant de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) observera vendredi un sit-in d’une heure (10h-11h) dans tous les lycées secondaires et les collèges.

”Le sit-in intervient en signe de protestation contre les déclarations erronées du ministre de l’Education démissionnaire Salem Labyedh lors d’un débat télévisé diffusé le 11 octobre dernier sur une chaîne de télévision privée”, a affirmé Lassaad Yacoubi, secrétaire général du syndicat lors d’un point de presse tenu jeudi matin au siège de l’UGTT.

Le responsable syndical a dénoncé le comportement du ministre qui a- t-il dit, a présenté des données infondées et a porté atteinte au corps des professeurs notamment en parlant d’absentéisme, de dossiers de corruption et de recrutements.

Yacoubi a estimé que de telles déclarations, venant d’un ministre démissionnaire après environ un mois de la rentrée scolaire, pourraient créer des tensions entre les professeurs et les parents des élèves.

Par ailleurs, il a signalé que l’affectation des mille nouveaux enseignants après plus d’une semaine de la rentrée scolaire a causé la perte d’environ 21 mille journées d’étude au premier mois de l’année scolaire outre le recrutement de seulement 200 enseignants du total de 500 enseignement bénéficiaires de l’amnistie générale et qui a causé également la perte de 1400 journées d’étude.

M.Lassaad Yacoubi a, en outre, évoqué plusieurs difficultés qui ont accompagné la rentrée scolaire que le ministre n’a pas signalé comme la propagation de la gale dans plusieurs établissements éducatifs, la vetusté des infrastructures et la chute de certains plafonds.

Le responsable syndical a également signalé que les concours organisés n’ont pas manqué de malversation et de corruption évoquant à cet effet l’exemple du neveu du chef du gouvernement actuel qui ”a été admis au concours des inspecteurs administratifs et financiers alors que son dossier ne répond pas aux critères juridiques exigées”.

S’agissant de l’amnistie générale que le syndicaliste a qualifié de ”boite noire”, Yacoubi a précisé que ”la liste des amnistiés provient de la présidence du gouvernement et le ministère de l’éducation ne fait qu’exécuter les ordres” faisant remarquer que le syndicat avait pourtant revendiqué l’ouverture d’une enquête à ce sujet pour vérifier l’authenticité des documents présentés dans les dossiers des candidats.

Yacoubi a aussi révélé que Ajmi Ourimi, l’un des leaders du mouvement Ennahdha ayant bénéficié de l’amnistie générale a été réintégré en tant qu’enseignant dans la région de Ben Arous et ce, sans avoir enseigné au préalable dans les régions alors que d’autres enseignants souhaitent depuis des années enseigner dans le Grand Tunis.