Sous le signe “Travailler ensemble pour un monde sans discrimination : s’appuyer sur l’expérience et la connaissance des personnes vivant dans l’extrême pauvreté”, La Tunisie célèbre, jeudi, à l’instar de la communauté internationale, la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté.
L’assemblée générale des Nations Unies avait proclamé, en 1993, le 17 octobre de chaque année, journée internationale pour l’élimination de la pauvreté pour promouvoir la prise de conscience de la nécessité d’éradiquer la pauvreté et la misère dans tous les pays.
La lutte contre la pauvreté reste au coeur des objectifs du millénaire pour le développement et du programme de développement de l’après 2015.
En Tunisie, l’indicateur de pauvreté extrême a atteint 4,6%, selon une enquête nationale, effectuée en 2010, sur le budget, la consommation et le niveau de vie des ménages. Tous les pays qu’ils soient développés ou en voie de développement rencontrent des difficultés immenses en matière de lutte contre la pauvreté avec l’augmentation du taux de chômage et les faibles taux de croissance économique.
Les répercussions sont, bien évidemment, plus importantes pour les pays en développement où le rythme de croissance est plus lent. Les mutations politiques survenues en Tunisie en janvier 2011 sont venues mettre au grand jour une situation sociale difficile avec un taux de chômage record, la perte de plusieurs postes d’emploi et l’augmentation du taux de pauvreté qui a atteint 23,3% contre 15,5% en 2010.
Le budget réservé au secteur social a été, ainsi, renforcé en 2013 avec une enveloppe de 19 millions 700 mille dinars, soit une augmentation de 15,7% en comparaison avec 2012. Les deux tiers de ces financements ont été réservés aux secteurs de l’éducation, de l’enseignement, de la formation et de la santé ainsi qu’au paiement des allocations, pensions de retraite et autres services sociaux, alors que 27% ont été destinés aux caisses de compensation et autres actions à caractère social (renforcement de l’emploi, subvention aux familles nécessiteuses, amélioration des conditions de vie …).
Un intérêt particulier a été accordé aux familles nécessiteuses auxquelles le ministère des affaires sociales a consacré un budget de 633 millions de dinars au titre de l’année 2013.
Le programme national d’aide aux familles nécessiteuses fait partie des mécanismes mis en place en Tunisie pour assurer la redistribution du revenu à travers l’octroi de subventions directes aux catégories démunies qui bénéficient, également, de la gratuité des soins dans les établissements publics de santé. Dans le domaine de la santé, le nombre total des bulletins de soins accordés aux familles nécessiteuses et à revenus limités, ne bénéficiant pas du régime de sécurité sociale, à atteint 577 mille 900 bulletins à tarif réduit.
25 mille bulletins à tarif réduit valable pour une année renouvelable ont été accordés à des personnes à situations spécifiques. 235 mille personnes démunies et huit mille travailleurs dans les mosquées, ont, également, bénéficié de ces cartes. Des mesures importantes ont été prises au profit des familles nécessiteuses le 3 août 2012 et le 22 avril 2013.
Il s’agit, notamment, de créer une banque de données relative aux familles démunies et à revenus limités, d’appliquer les principes de la bonne gouvernance dans l’exécution des programmes (transparence, responsabilité et égalité), d’augmenter le montant de l’aide permanente accordée aux familles nécessiteuses et de charger le ministère des affaires sociales de mettre en place, dans un délai de six mois, un identifiant unique pour les bénéficiaires des bulletins de soin gratuit et à tarif réduit.
Face à l’ampleur des défis en matière de réalisation des objectifs du millénaire pour le développement et du programme de développement de l’après 2015, la Tunisie et l’ensemble des pays du monde sont appelés à répondre à l’appel de Jim Yong Kim, président du groupe de la banque mondiale, qui les a invités à travailler pour éradiquer la pauvreté extrême dans le monde entier en une génération.