Bechir Ben Aissa, un militaire retraité a souligné, lundi, l’importance qu’il y a de mettre, enfin, la lumière sur tous les épisodes de la bataille de Bizerte, ses tenants et ses aboutissants.
Le militaire qui s’exprimait en marge de la conférence de presse donnée lundi par le croissant vert tunisien a déploré le black out total imposé à l’histoire militaire du pays et plus particulièrement à la bataille de Bizerte qui retrace le long combat des Tunisiens contre l’occupant français.
Engagé aujourd’hui dans le croissant vert tunisien, l’ancien militaire considère que la bataille de Bizerte a été la première épopée de l’armée nationale qui a refusé la défaite et le retrait, en choisissant de faire face à un ennemi qui était de loin, plus puissant. Il a comparé la bataille de Bizerte menée par 900 agents et 14 officiers et qui a duré quatre jours, à la guerre de six jours en Egypte contre les forces israéliennes.
Les Egyptiens ont su sauvegarder, fièrement, les archives de la guerre de six jours qui est enseignée aujourd’hui dans les universités, alors que la bataille de Bizerte est tombée dans l’oubli, a-t-il regretté.
L’ancien militaire a ensuite parlé des circonstances de la mort du commandant Mohamed Bjaoui, fondateur de l’artillerie de l’armée tunisienne, tombé en martyre lors de cette bataille. Pour le fils de ce dernier, Mohamed Ali Bjaoui, l’Etat indépendant a fait exprès de faire taire ces évènements, notamment, après le coup d’Etat raté de 1962. Une politique qui s’est poursuivie sous l’ancien régime, a-t- il relevé. Il a considéré que les familles des martyrs ont le droit de connaître toute la vérité sur cette bataille totalement déséquilibrée.