La 8ème édition du Festival des Musiques traditionnelle et néo-traditionnelle “Mûsiqât” (3-12 octobre 2013) a pris fin, en beauté, samedi soir, au palais d’Ennejma Ezzahra à Sidi Bou Said, avec une production musicale sur le malouf tunisien “Nubât Sikah”.
Composé de sept musiciens et trois choristes, la troupe du jeune artiste Sofiène Zaidi a interprété une partition relative à l’une des nubât du malouf tunisien, “nubât sikah”, transcrite en 1932 par le cheikh syrien Ali Darwich al-Halabi et telle que rapportée par le musicien et chanteur tunisien Cheikh Khmaïes Tarnane.
L’originalité de cette production musicale réside dans le fait qu’elle repose sur un manuscrit inédit puisé dans le fonds d’archives musicales du mécène, érudit en musique arabe et mélomane Radolphe François d’Erlanger (1872-1932), dans le sillage du travail qu’il a effectué sur le répertoire musical traditionnel tunisien.
La grande partie du spectacle a été consacrée, par l’ensemble musical, à la “nûbah sikah” version Khmaies Tarnane, en chantant des muwashahs sur le même mode tels que “Ya mawlay” et “Alemtou ana al-kawma”. La forme principale du malouf est la nûba, terme désignant à l’origine la “suite musicale”. Chaque nûba est composée dans le système mélodique d’un mode musical spécifique dont la “nûba al-sikah”.
L’artiste Sofiène Zaidi et ses musiciens ont aussi joué, avec beaucoup de rigueur technique et aisance des improvisations et des solos instrumentaux (violon, flûte, nay, luth, qanun ) au grand bonheur du public présent en grand nombre à la soirée.
Lors de sa prestation, la formation musicale s’est employée à respecter et à restituer le plus fidèlement possible l’esthétique d’interprétation et le timbre de l’époque en ayant recours aux principaux instruments du takht traditionnel tunisien tout y en associant la contrebasse et l’alto.
Pour rappel, ce spectacle a été donné pour la première fois en juin 2013 dans le cadre de la célébration du 20ème anniversaire de la création du Centre des musiques arabe et méditerranéenne (CMAM), logé au palais Ennejma Ezzahra, ancienne propriété du peintre d’origine allemande Rodolphe d’Erlanger, décédé à Sidi Bou Said à l’âge de 60 ans.