Les Aigles de Carthage, miraculeusement repêchés au dernier tour des qualifications pour le Mondial 2014 de football, tenteront de saisir ce cadeau du ciel pour franchir l’ultime mais collossal obstacle des Lions Indomptables qu’ils accueillent en match aller des barrages, dimanche à Radès (18h00), dans l’espoir de baliser la voie vers le grand rendez-vous planétaire prévu au Brésil.
Le onze national qui avait manqué la précédente édition en Afrique du Sud et a été éliminé lors du 2e tour par le Cap Vert (0-2) avant d’être qualifié par la FIFA pour une affaire de joueur inéligible aligné par son adversaire à Radès, lui-même remis auparavant en scelle dans la course après une réserve contre la Guinée Equatoriale, aura une rude épreuve à accomplir pour remporter la première manche à domicile.
La mission s’annonce d’autant plus ardue que la rencontre intervient dans un contexte inattendu avec un nouvel entraîneur, le Hollandais Ruud Krol, désigné à la va-vite à la place de Nabil Maaloul, démissionaire après la défaite face au Cap Vert, et qui a eu un court laps de temps pour préparer l’équipe nationale.
Un contexte qui La sélection camerounaise compte un ascendant psychologique sur son homologue tunisienne, l’historique des confrontations officielles et amicales entre les deux équipes plaidant en faveur des Lions Indomptables. Les Aigles de Carthage et les Lions Indomptables se sont affrontés à treize reprises (6 amicales et 7 officielles), avec 5 nuls, 6 victoires camerounaises et 2 victoires tunisiennes.
C’est la deuxième fois que les deux sélections se disputent une place en phase finale de coupe du Monde. La première en 1990 a tourné à l’avantage des Lions Indomptables qui ont éliminé les Aigles de Carthage en s’imposant à Yaoundé (2-0) et à Tunis (0-1), assurant ainsi leur qualification pour le Mondial italien où ils ont brillé en atteignant les quarts de finale.
Mais le onze national sera bien motivé de ne pas laisser échapper cette nouvelle occasion pour briguer une cinquième qualification en phase finale après les éditions de 1978, 1998, 2002 et 2006. Un défi bien difficile cependant à relever pour la sélection nationale et pour l’entraîneur Ruud Krol.
Si le cadeau du ciel offre l’occasion aux Aigles de Carthage de se racheter et de reprendre espoir dans la perspective de faire partie des 32 sélections à avoir l’honneur de participer à la grande fête du football mondial, il ne s’annonce guère facile à fructifier. Ruud Krol n’a pas décliné pour autant le défi et semble, même s’il reconnaît la difficulté de la tâche, que le coup est jouable. S’il sait qu’il n’est pas possible de chambarder tout l’effectif, il a fait appel à une sélection de joueurs les plus compétitifs renforcés par le retour de figures appréciées pour leur valeur technique et combattivité à l’instar de Wissem Ben Yahya, Yassine Chikhaoui et Siam Ben Youssef.
Il a fait en revanche l’impasse sur des vedettes de la sélection, comme le sang et or Oussama Darragi et le meneur de jeu de Lakhwya qatari Youssef Msakeni.
Il s’est attelé tout au long de la semaine de préparation à peaufiner la forme physique et technique de son groupe tout en les motivant en prévision de cette première confrontation difficile face à une athlétique équipe du Cameroun qui compte sur son potentiel physique et son armada de professionnels en Europe. Un défi de taille pour le staff technique qui n’a eu que quelques jours pour essayer de “rebatir” une équipe homogène à laquelle il a incorporé des éléments certes de valeur mais qui n’ont plus joué en sélection, ou de nouveaux venus avec pour une première difficulté celle d’un axe central de la défense inédit, pour un match d’un enjeu majeur, et en l’absence de Karim Hagui et Aymen Abdennour, suspendus.
Les choix semblent ainsi bien limités pour Kroll dans sa tentative de conduire les Aigles de Carthage à remporter cette première manche qui semble déterminante d’autant que le match retour sera disputé à Yaoundé. Le staff technique devra trouver l’équation difficile entre la nécessité de prendre des risques pour décrocher la victoire tout en essayant de contenir les dangereux avants de pointe, et en premier lieu Samuel Eto’o qui a finalement accepté la convocation en sélection après avoir laissé planer le doute sur sa participation à la double-confrontation.
Le onze national devra opposer son collectif aux individualités des Lions Indomptables et tenter de gagner les duels.
Krol n’a pas dévoilé la composition de la sélection pour ce match très important, laissant libre court aux spéculations.
En défense il devrait choisir entre Mikari et Chammam sur le flanc gauche et entre Ferjani Sassi et Wissem Yahya au milieu. L’équipe serait composée de Moez Ben Cherifia dans les buts, Sameh Derbali sur le côté droit, Chammam ou Mikari sur le flanc gauche et dans l’axe centrale le duo Alaeddine Yahya-Syam Ben Youssef. A l’entrejeu Ragued aura à ses côtés Ben Yahya ou Sassi, Chikhaoui et Allagui alors que le duo d’attaque serait composé de Chermiti et Khalifa.
Si le Cameroun a perdu quelque peu de son lustre et n’a guère brillé au dernier Mondial après les prouesses dans les années 90 des Joseph Antoine Bell, Omam Biyik et le légendaire Roger Milla, ou encore Marc-Vivien Foé, et Rigobert Song reste néanmoins une équipe redoutable et aura à coeur de redorer son blason après avoir manqué la dernière CAN 2012 en Afrique du Sud.
L’entraîneur allemand Folker Finke compte sur une nouvelle génération de joueurs petris de grandes qualités techniques évoluant en Europe et sur l’apport de l’attaquant de Chelsea Emmanuel Eto’o et des autres avants de pointe de Hambourg, Jacques Zoua, et de Malaga, Fabrice Olinga.
Avec l’avantage de disputer le retour à domicile, les Lions Indomptables viennent avec la détermination de réussir un bon résultat à Radès même si la sélection sera amoindrie par les absences de Stephane Mbia (Seville, Esp), Sedrik Loe (Ossasuna, Esp), Landry Nguemo (Bordeaux, Fra), Gaetan Bong (Olympiacos, Gre) et Henry Bidomo (Lyon, Fra), tous les cinq blessés. Bedimo, l’arrière gauche de l’Olympique de Lyon a été victime d’une lésion musculaire alors que Gaëtan Bong, le défenseur de l’Olympiakos, gêné par des adducteurs est lui aussi contraint à déclarer forfait. Pour palier au double forfait sur le côté gauche, Volker Finke opterait pour Kana-Biyik (Stade de Rennes) et Bagnack Franck (Barcelone B).
Le match Tunisie-Cameroun sera dirigé par l’arbitre malien Koman Kolibaly avec l’assistance de son compatriote Balla Diarra et du Guinéen Aboubaker Doumbia. Le match retour est fixé au dimanche 17 novembre à Yaoundé.