Le personnel de Cactus Prod, journalistes, techniciens et administratifs, observait depuis ce lundi matin un sit-in devant les locaux de la société pour protester contre la nomination d’un gérant en la personne de l’ancien conseiller juridique de la télévision publique, Adel Chaouch Hlel, en remplacement de l’administration judiciaire sortante, a appris l’agence TAP auprès de l’avocat Abdelaziz Essid.
Selon Me Essid, les employés de la société avaient été surpris d’apprendre la décision du gouvernement de se passer des services de l’administratrice judiciaire Ilhem Torjman « malgré sa compétence et sa probité » et de nommer à sa place un gérant. Il a précisé que « les employés ont empêché le nouveau gérant de prendre ses fonctions ».
Il est reproché au nouveau gérant d’avoir fourni au juge d’instruction, lors des auditions de Sami Fehri dans l’affaire Cactus Prod, des données truquées et de faux chiffres « sans rapport aucun avec la réalité des faits » dans le but de « compromettre Sami Fehri dans des faits de malversations financières », selon la version de l’avocat.
Adel Chaouch Hlel, a ajouté Me Essid, était chargé de censurer le contenu de « Al-Haq Maak » du temps où cette émission était diffusée sur « Tunis7 » et produite par Cactus.
« Le choix s’est porté sur lui pour occuper ce poste dans le but évident de tenter de domestiquer la société et en finir avec la liberté de ton qui a toujours distingué Attounsia, après l’échec de tentatives précédentes », a-t-il encore dit. Me Essid a appelé le ministre des Finances, Elyès Fakhfakh à « reconsidérer la décision prise par la Commission nationale de gestion des biens confisqués » relevant du ministère des Finances.
L’Etat détient 51 % des parts de capital de Cactus Prod en vertu de l’arrêt de l’acte de confiscation en date du 28 juin 2011 alors que les 49 % restants reviennent à Sami Fehri, rappelle-t-on.