Une délégation de l’agence de notation Fitch Rating a demandé, au cours de sa rencontre avec le ministre des finances Elyes Fakfakh, des explications sur la situation des finances publiques et la stratégie de l’Etat pour combler le déficit du budget, selon un communiqué publié vendredi par le ministère des finances.
La délégation a demandé des éclaircissements sur le niveau d’exécution du budget de l’année 2013 et le volume de l’endettement pour l’année 2014. Au cours de cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la révision annuelle de l’évaluation des risques extérieurs du pays, les membres de la délégation ont pris aussi connaissance de la stratégie de l’Etat dans le domaine de la compensation et de la situation des entreprises publiques notamment les établissements bancaires en difficulté.
Le ministre des finances a imputé l’aggravation du déficit à plusieurs raisons dont la hausse des salaires de la fonction publique avec une augmentation de 50%, depuis la révolution, indiquant que le financement du budget à travers l’émission des sukuks islamiques a enregistré un retard vu le retard enregistré au niveau de l’adoption des textes législatifs relatifs aux sukuks islamiques.
Il a souligné, dans le même contexte, qu’il a été convenu avec le Fonds monétaire international (FMI) de la possibilité du recours au crédit à titre de précaution pour couvrir le déficit en ressources causé par le retard d’émission des sukuks.
Au sujet de la politique de subvention, le ministre a relevé que l’Etat réalise actuellement une étude pour déterminer la catégorie ayant réellement besoin de la subvention, tant au niveau des entreprises que celui des personnes, ainsi que les méthodes adéquates permettant de l’orienter vers les personnes nécessiteuses.
En ce qui concerne la capitalisation des banques publiques et des entreprises en difficulté, M. Fakhfakh a expliqué que l’audit, qui a déjà démarré pour la STEG, la STIR et l’ETAP permettra de diagnostiquer la situation de ces entreprises et le plan stratégique pour leur promotion afin de soutenir leur bonne gouvernance et leur compétitivité, outre l’impulsion de leur rôle dans le financement de l’économie nationale.
Le ministre a mis l’accent, aussi, sur le contenu du programme de la réforme fiscale, dont les travaux ont démarré, début 2013, par le lancement de l’opération de l’évaluation de la situation actuelle, dans le dessein de définir la stratégie d’avenir. Cette stratégie devra être adoptée dans la réforme structurelle, afin de développer le système fiscal, d’ancrer le principe de l’équité fiscale et de faire face à l’évasion fiscale. Rappelons que Fitch Rating a abaissé, en décembre 2012, la notation de la Tunisie, à BB positif, avec des perspectives négatives.
L’agence de notation a relégué, ainsi, la Tunisie dans la catégorie spéculative, estimant que la transition économique et politique du pays s’avère plus longue et plus difficile que prévue et que les risques associés à ce processus ont augmenté. L’agence de notation Moody’s avait, également, le 30 mai 2013, abaissé la notation de la Tunisie à « Ba2 », avec des perspectives négatives, alors que l’agence Standard&Poors a gardé, le 28 juin 2013, la même notation du pays à « BB négatif ».