Les professeurs universitaires observeront une grève générale d’une journée le jeudi 10 octobre prochain dans tous les établissements d’enseignement supérieur et de recherche pour revendiquer la mise en uvre des accords conclus avec le ministère de tutelle, a indiqué Houcine Boujarra, secrétaire général de la fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique relevant l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
“Le conseil sectoriel de la Fédération réuni samedi a décidé d’observer une grève suite à la non application des accords conclus avec le ministère de tutelle en décembre 2011 et avril 2012 et en signe de protestation contre la violation des libertés académiques”, a déclaré à l’Agence TAP M. Boujarra.
“Selon les accords signés avec le ministère de tutelle, une commission mixte formée de représentants de la partie syndicale et de l’administration devait examiner les décisions de mutations des professeurs, mais le ministère de l’enseignement supérieur les a effectuées sans concertation et sans transparence”, a précisé M. Boujarra.
“De nombreux professeurs universitaires ont contesté les résultats des décisions de mutation annoncés il y’a seulement une dizaine de jours et effectués de façon unilatérale », a ajouté le syndicaliste.
Il a en outre, signalé que le ministère de tutelle a violé les libertés académiques et porté atteinte à l’indépendance des universités à travers la non reconnaissance des résultats des élections légales des instances pédagogiques organisées aux mois de mai-juin et août derniers.
“Le ministère de tutelle nous a imposé l’application d’un article juridique stipulant que le candidat aux élections doit avoir l’accord préalable de l’administration”, a-t- il fait remarquer indiquant que la Fédération dénonce ces agissements et tient à l’indépendance de l’université.
M. Boujarra a aussi signalé que “le ministère de tutelle n’a pas non plus le droit de désigner ni d’écarter l’un des membres élus des commissions de recrutement et de promotion ou des commissions sectorielles LMD”.
Il a aussi fait observer que le ministère de l’enseignement supérieur a instauré une nouvelle formule pour les professeurs contractuels avec une baisse des salaires et la possibilité de les licencier à tout moment.
Concernant le niqab, le responsable syndical a souligné la nécessité de respecter les décisions des instances pédagogiques élues qui exigent de ne pas couvrir le visage dans les salles de cours et d’examens aussi bien pour les étudiantes que les enseignantes.