Une seconde série de marches pacifiques ont été organisées, samedi, dans différentes régions du pays, après celles ayant eu lieu jeudi dans huit autre gouvernorats, pour demander l’acceptation de la feuille de route du quartet parrainant le dialogue national qui sont l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), l’Ordre national des avocats et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), pour faire sortir le pays de la crise politique.
Des députés dissidents de l’Assemblée nationale constituante (ANC), des citoyens, des syndicalistes, des composantes de la société civile et de partis politiques ont participé à ces marches organisées à l’appel des Unions régionales du travail (URT) de ces régions . A Sidi Bouzid, la marche a été marquée, notamment, par la participation de cinq députés dissidents, Samir Bettaieb, Ahmed Khaskhoussi, Saloua Mabrouk, Ali Nasri et Fethi Letaief. De nombreux slogans ont été scandés par les participants pour dénoncer la politique du gouvernement dirigé par Ennahdha et demander sa démission, ainsi que pour demander de dévoiler les auteurs des assassinats. A Gafsa, la manifestation à laquelle ont participé des députés dissidents a parcouru les principales artères de la ville et les participants ont souligné leur attachement à la feuille de route du quartet jugée “seul moyen pour sortir le pays de la crise et le sauver de ses retombées”. Ils ont scandé, en outre, l’hymne national en brandissant le drapeau de la Tunisie, tout en appelant à la chute du gouvernement et en dénonçant la violence politique et la hausse des prix dont la responsabilité “est imputée au mouvement Ennahdha”.
Les manifestants se sont arrêtés devant le siège du gouvernorat où ils ont appelé au départ du gouverneur de la région. A Tozeur, une marche pacifique a démarré, samedi matin, devant le siège de l’URT pour demander à la Troïka au pouvoir d’accepter la feuille de route. La marche a été marquée par la participation de Kamel Saad, secrétaire général-adjoint de l’UGTT qui avait présidé, auparavant, un meeting de syndicalistes et de travailleurs, au cours duquel il a indiqué que des progrès ont été enregistrés et que la centrale syndicale va continuer à faire pression pour l’acceptation de la feuille de route dans sa totalité. A Kébili, la marche pacifique a parcouru les rues de la ville avec les manifestants qui scandaient des slogans appelant à la chute du gouvernement et à mettre un terme à l’hégémonie d’un seul parti politique dans le processus politique qui exige le dialogue et la concorde afin de dépasser rapidement cette situation de crise.
Le secrétaire général-adjoint de l’URT de Kébili chargé de la fonction publique, Ridha Lagha, a indiqué au correspondant de l’agence TAP que ce mouvement de protestation entre dans le cadre de l’application de la décision de la centrale syndicale. Il a, en outre, exprimé son étonnement face au communiqué rendu public par l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (URICA) de Kébili qui appelait ses adhérents à ne pas participer à cette marche. De son côté, le responsable de l’information de l’URICA, Belgacem Hamdi, a indiqué que cette position émane de l’engagement de l’organisation patronale pour la neutralité, l’appel à la maîtrise de soi et la préservation du rôle d’arbitre dans le dialogue national, sans exercer de pressions sur n’importe quelle partie.