Différentes régions du pays avaient vécu, jeudi, au rythme des marches pacifiques organisées, pour demander l’acceptation de l’initiative et la feuille de route du quartet (les quatre organisations parrainant le dialogue qui sont l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), l’Ordre national des avocats et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH)), afin de sortir de la crise politique qui sévit dans le pays. C’était le cas de Jendouba, le Kef, Mahdia et Tataouine, mais aussi de Siliana, Monastir, Sfax et Sousse.
A Siliana, une marche populaire imposante a pris le départ devant le siège de l’URT de la ville, avec la participation de représentants de partis politiques et de structures de la société civile, et de citoyens qui ont afflué des différentes délégations du gouvernorat. Ce mouvement populaire intervient à l’appel de la centrale syndicale et ses partenaires pour faire pression sur la Troïka au pouvoir afin de la pousser à accepter la feuille de route. La marche, marquée par son caractère pacifique, a parcouru les principales rues de la ville de Siliana, jusqu’au siège du gouvernorat.
Les participants ont brandi des banderoles et scandé des slogans contre le gouvernement et la Troïka au pouvoir, à cause de “leur refus d’adhérer à l’effort national visant à trouver des solutions à la situation politique, économique et sociale dégradée et qui menace de faire plonger le pays vers l’inconnu”. Les slogans ont fait assumer, en outre, “principalement, au parti Ennahdha, la responsabilité des atermoiements”, l’accusant de ne pas porter de l’intérêt à la volonté du peuple de se débarrasser des tentatives visant l’instauration d’une nouvelle dictature.
Durant la marche, un groupe de jeunes a investi le siège de la délégation de Siliana sud, pour demander le départ du délégué qui a obtempéré et quitté les lieux sous la protection du service d’ordre de la manifestation et d’une manière pacifique. A Monastir, une autre marche pacifique a pris le départ devant le siège de l’URT et a parcouru les différentes artères de la ville, durant plus d’une heure, jusqu’au siège du gouvernorat et au siège de l’agence de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Auparavant, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Mohamed Msalmi, a souligné, au cours d’un meeting syndical, devant le siège de l’URT, que, face au refus de la Troïka d’accepter le dialogue sur la base de la feuille de route, la centrale syndicale a décidé d’organiser des rassemblements et des marches pacifiques pour demander au gouvernement de mettre l’intérêt de la Tunisie au-dessus de toute autre considération et de partir pour être remplacé par un gouvernement de compétences. Les participants à la marche ont scandé des slogans demandant la chute du gouvernement et d’autres contre le parti Ennahdha, de même qu’ils ont brandi des banderoles appelant à la désobéissance jusqu’à la chute du pouvoir et à l’unité pour sauver la Tunisie. Des manifestants ont tenté d’atteindre le siège du gouvernorat pour s’y introduire par la force.
Ils ont enlevé une partie des barrières entourant l’édifice, mais les forces de sécurité et de l’armée nationales les en ont empêchés. Par ailleurs, les participants à la marche ont appelé au départ du gouverneur et écrit sur la façade du gouvernorat des slogans autour de la dissolution de l’ANC et du gouvernement et d’autres contre le parti Ennahdha.
A Sfax, des syndicalistes, des représentants d’associations et d’organisations de la société civile, et de partis politiques, ainsi que des politiciens et des citoyens ont répondu à l’appel de l’URT pour participer à une marche pacifique organisée, jeudi après-midi, dans la ville, en vue d’inciter la Troïka à accepter la feuille de route. La marche a connu, en outre, la participation de personnalité syndicales, notamment le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Sami Tahri, des membres de la commission administrative nationale, ainsi qu’un groupe de députés dissidents de l’ANC, des éducateurs et des élèves.
Elle a démarré devant le siège de l’URT et a parcouru les principales artères de la ville, avant de s’arrêter devant le siège de la municipalité de Sfax pour appeler au départ de la délégation spéciale. Les participants à la marche au cachet pacifique ont scandé des slogans et brandi des drapeaux et des banderoles rendant hommage à la centrale syndicale et à son rôle militant au service de la patrie, dénonçant les agissements du parti Ennahdha et demandant la chute du gouvernement et “une nouvelle révolution”. Au cours d’un meeting avant le démarrage de la marche, Sami Tahri a démenti les accusations relatives à la mobilisation des élèves et des étudiants, pour les impliquer dans les conflits politiques”.
Avant le démarrage de la marche, l’équipe de la chaîne “AL Qalam” composée de deux journalistes femmes et d’un cameraman ont été agressés par des participants à la marche sous prétexte que la chaîne a “une allégeance au parti Ennahdha”. A Sousse, une marche populaire pacifique a démarré, jeudi après-midi, devant le siège de l’URT, pour demander l’application de la feuille de route présentée par les parrains de l’initiative et des solutions pour la crise politique, économique et sociale.
Cette marche qui a parcouru les principales rues de la ville a été marquée par la participation de syndicalistes, d’avocats, de militants des droits de l’Homme, de représentants de partis politiques et de la société civile, ainsi qu’un nombre important de citoyens et de citoyennes, en plus des députés dissidents de l’ANC Samir Bettaieb, Mohamed Karim Krifa, Salah Choaieb, Rim Mahjoub et Salma Mabrouk qui ont souligné que leur participation à cette marche entre dans le cadre de l’extension de la contestation et des mouvements populaires. Les participants ont scandé des slogans appelant au départ du gouvernement accusé d’être responsable des assassinats politiques et de l’aggravation des crises économiques et sociales, considérant qu’il a échoué dans sa mission consistant à réussir la transition démocratique.