Tunisie – ANC : Leçon de justice, par Nadhir Ben Ammou

«L’indépendance du ministère de la justice est une question relative, dès lors que chacun aborde cette question d’un angle personnel», a indiqué, jeudi, le ministre de la justice Nadhir Ben Ammou.

Lors d’une séance de questions au gouvernement au Bardo, il a expliqué que «le ministre de la justice fait partie intégrante d’un gouvernement et obéît au principe de la solidarité gouvernementale». « Il n’y a pas un ministre qui agit indépendamment de son gouvernement. Il est soumis aux consignes du chef du gouvernement et opère en coordination avec ses collègues», a-t-il ajouté.

La consécration de l’indépendance de l’appareil judiciaire, a-t-il poursuivi, s’acquiert avec le temps et la réforme de la magistrature est une action continue qui exige le changement des mentalités et des comportements des juges et des justiciables. «La magistrature est indépendante en partie du ministère de la justice et doit être à l’abri de l’influence de l’opinion publique», a-t-il précisé, faisant remarquer que nombreux sont ceux qui s’autoproclament experts et juristes, s’affichent dans les médias, parlent de choses sans connaissance de cause et en conséquence induisent l’opinion publique à l’erreur.

Par ailleurs, Ben Ammou a expliqué que le jugement des journalistes sur la base du code pénal et non pas conformément au décret-loi 115 n’est pas une erreur professionnelle. «Vu l’abrogation du code de la presse, il est devenu possible de poursuivre les journalistes sur la base du code pénal», a-t-il précisé.

En réponse à une question sur la libération de nombre de détenus liés à des affaires de terrorisme, le ministre de la justice a indiqué que le juge monte son dossier sur la base de faits réels, d’arguments et d’informations, ajoutant que le doute profite toujours à l’accusé et que toute défaillance dans l’information ou le procès lui sera profitable et favorisera sa libération.

S’agissant de l’indépendance du ministère public, Ben Ammou a estimé que le procureur général défend les intérêts de l’Etat et par voie de conséquence il est son avocat et ne peut pas être indépendant de l’Etat.