« Au cours des six derniers mois, le ministère de l’Intérieur a réussi à démanteler un réseau terroriste, en lui portant un coup dur », a déclaré jeudi le ministre de l’intérieur Lotfi Ben Jeddou. « Le département de l’Intérieur a arrêté les principaux dirigeants de ce réseau terroriste, avorté des dizaines de tentatives d’attentats et d’assassinats et placé un grand nombre de personnalités sous protection rapprochée », s’est-il félicité lors d’une séance de questions au gouvernement au Bardo.
Le ministère a, également, réussi à assurer la protection des activités économiques dans plusieurs secteurs vitaux, à l’instar de la production des phosphates, du tourisme et des festivals culturels, a-t-il poursuivi. « La sécurité a permis à la Tunisie de se placer au- devant des pays du printemps arabe », a affirmé Lotfi ben Jeddou, soulignant en substance : « je ne suis pas concerné par la bataille politique, ma mission étant de rétablir la sécurité ». Le ministère de l’intérieur, a-t-il ajouté, est parvenu à délivrer les mosquées du joug de l’extrémisme religieux, à avorter les tentatives de départ de 6 milles jeunes au « Djihad » et d’enrôlement de jeunes filles dans des réseaux du « Djihad a’nikah ».
Évoquant le document fuité du ministère de l’intérieur, Ben Jeddou a fait état de l’ouverture par l’inspection de la sécurité, d’une enquête administrative pour en déterminer les responsabilités.
Une autre enquête a été ouverte pour « négligence » dans la vérification du bien-fondé de la notification de l’alerte adressée par l’Agence américaine de renseignements (CIA), a-t-il annoncé, arguant que les américains n’ont pas pu éviter les attentats du 11 septembre 2001 malgré l’existence de plusieurs alertes à leurs sujets.
L’information sur un éventuel assassinat de Mohamed Brahmi, a-t-il expliqué, a été communiquée à la direction de la Sécurité extérieure, par le biais de la CIA et transmise, par la suite, aux différentes directions de sécurité, afin d’en vérifier la véracité, regrettant que Brahmi ait été assassiné avant même que l’information ne soit vérifiée. « Cette alerte n’a pas été prise au sérieux, d’autant que le ministère de l’intérieur reçoit quotidiennement un grand nombre d’informations, a-t-il ajouté, faisant remarquer que la CIA avait communiqué, à plusieurs reprises, au département, des informations sur d’éventuels attentats et assassinats sans qu’ils ne se produisent.
Par ailleurs, Ben Jeddou a démenti l’existence d’un appareil de sécurité parallèle, sans exclure la présence de certains agents qui agissent pour le compte de certaines parties, faisant état, à ce propos, de « la poursuite des efforts d’assainissement de l’appareil de sécurité pour démasquer et chasser ces agents ».
D’autre part, le ministre de l’intérieur a affirmé que les archives de la police politique sont bien conservées, en attendant la mise en place d’un mécanisme permettant leur ouverture au public.