Il y a plus d’une semaine, le quartet, UGTT, UTICA, LTDH et Conseil de l’Ordre des avocats suspendait les négociations « jusqu’à nouvel ordre ». Il parait que nous sommes en plein dedans, ce nouvel ordre, puisque la feuille de route qui sera soumise aujourd’hui même par les négociateurs à la Troïka et à l’opposition est celle de la dernière chance.
Elle impliquerait un accord définitif pour le départ du gouvernement en exercice aujourd’hui avec un délai de 3 semaines pour assurer une passation « civilisée », le retour de la constituante à sa mission initiale à savoir l’achèvement de la rédaction de la constituante et l’adoption du principe d’un gouvernement de compétences nationales.
Soit un accord qui rejoindrait en fin de compte les vœux des uns et des autres car le gouvernement au pouvoir et à sa tête la Nahdha aurait pratiquement eu ce qu’il voulait : le départ en octobre et pourrait ainsi livrer un pays dans le désarroi socio-économique et politique total à un autre gouvernement qui aurait à gérer les erreurs des uns et des autres.
Mais passons…pourvu que cela aboutisse pour éviter à la Tunisie une véritable descente en enfer. Car dans les chancelleries, les dispositifs sécuritaires semblent plus renforcés que jamais ce qui laisse présager des perspectives non rassurantes pour la Tunisie en cas d’échec des négociations.
Cet échec amènerait également les négociateurs et à leur tête l’UGTT à engager le plan B. Traduction sur le terrain, une éventuelle mobilisation par les syndicats de leurs troupes et peut être même des grèves sectorielles régionales. Une grève générale serait même envisageable en cas de refus du gouvernement de satisfaire aux demandes d’une grande partie des organisations de la société civile et surtout de larges pans de la population vivant aujourd’hui dans la détresse à cause du manque de visibilité et des échecs des politiques économiques et sociales du pays.