Des experts de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) ont affirmé, mercredi, qu’il sera difficile de mobiliser des ressources financières prévues pour cette année en raison des événements et de la crise politique que traverse le pays.«La mobilisation des ressources financières nécessite la réalisation d’un taux de croissance de 5 %», explique une étude publiée par le département des études relevant de l’organisation syndicale.
L’étude a mis en garde contre la gravité de la situation économique qualifiée de « catastrophique » par l’organisme syndical soulignant comme “un échec” l’expérience de financement du budget par les sukuk islamique mettant en relief le non déblocage de la troisième tranche du programme d’appui au budget par la banque mondiale. Le document signale aussi l’échec du gouvernement de transition à accomplir la réforme administrative.
“La faiblesse du taux de croissance aura aussi un impact sur les ressources fiscales en raison de l’absence d’une politique efficace pour lutter contre l’érosion fiscale » a encore relevé l’UGTT soulignant la lenteur des réformes et d’une justice fiscale.
«La régression des indicateurs économiques, l’inflation, le déficit de la balance commerciale, la régression des réserves en devises et la poursuite des difficultés économiques des banques publiques risquent de créer une crise de liquidité bancaire et de restreindre la capacité du système bancaire à financer l’économie », précise le document.
L’UGTT a aussi souligné que l’adoption d’une politique monétaire expansionniste risque de faire perdurer la crise économique, l’inflation et de provoquer une dévaluation du dinar.
« L’absence d’une vision claire pour promouvoir les secteurs vitaux risque d’aggraver la crise et d’avoir un impact négatif sur les autres secteurs », écrit l’UGTT qui signale les répercussions de cette situation sur la qualité de vie des citoyens, particulièrement les catégories défavorisées.
« L’étude réalisée par l’UGTT montre que la recrudescence du terrorisme, la poursuite de la crise politique, l’absence du sens de responsabilité chez les partenaires politiques sont de nature à donner des signaux négatifs aux investisseurs locaux et étrangers et risquent d’accroître la frustration chez les Tunisiens ce qui aura un impact négatif sur l’activité économique, le climat social et le processus de transition démocratique”, écrit l’UGTT.