Les habitants de Ksibet El Médiouni (Gouvernorat de Monastir) ont observé, mercredi, une grève générale pour dénoncer la pollution de l’environnement dont souffre la ville, depuis 2006, et “les promesses manquant de sérieux des autorités concernées”. Dans ce sens, à l’exception du poste de sécurité et de la pharmacie de la localité, tous les établissements publics et éducatifs, les cafés et presque tous les commerces étaient fermés. Une marche pacifique a, d’autre part, démarré, le matin, dans le centre-ville en direction de la plage, en passant par le siège de la délégation, pour se diriger, par la suite, vers la station d’assainissement de la ville de Lamta où se sont joints des participants à une autre marche venant de la ville de Lamta. Les manifestants brandissaient des banderoles dénonçant la pollution et “le crime écologique”, et demandant des solutions immédiates et effectives. A ce propos, Mounir Hassine, président de la section du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux de Ksibet Médiouni a indiqué à la correspondante de l’agence TAP que “la grève générale est le couronnement d’une étape de militantisme, depuis 2006, et de négociations avec les autorités concernées n’ayant trouvé aucune issue”. Il a expliqué que “les autorités ont présenté des promesses, sans les exécuter, concernant la fermeture de la station d’assainissement de Lamta et son transfert vers la zone du pôle technologique de Monastir”, ajoutant que les autorités cherchent à reporter la réalisation de leurs promesses jusqu’en 2017, mais “que la catastrophe environnementale et les gaz empoisonnés n’attendent pas, avec des espèces maritimes qui périssent et des citoyens atteints de maladies cancéreuses et cutanées”. En parallèle, les habitants demandent aux autorités d’accélérer la réalisation des promesses dans les meilleurs délais et d’agir face à la réalité actuelle sur la base de l’existence d’une véritable catastrophe écologique nécessitant une intervention d’urgence. Le président de la section du Forum a souligné, en outre, que des représentants des habitants ont été choisis pour participer à une réunion d’urgence, vendredi, au ministère de l’Equipement et de l’Environnement où ils vont transmettre leurs revendications. Il a ajouté que “si les autorités concernées ne prennent pas des décisions urgentes, la situation risque d’exploser et les habitants vont accentuer leur mouvement”. Le gouverneur de Monastir, Habib Sethom, avait indiqué, mardi, à la correspondante de l’agence TAP que la réunion de travail du vendredi va permettre de rétablir la confiance avec les citoyens et qu’une action sera menée pour établir une feuille de route claire avec des dates fermes pour résoudre radicalement le problème et pour fixer les mesures d’urgence permettant d’éliminer la pollution. Les citoyens de Ksibet Médiouni avaient décidé cette grève générale à la suite de la propagation dans la mer d’importantes quantités d’eau polluée et non traitée, dans la nuit du 14 au 15 septembre 2013, ce qui a causé le péril d’importantes quantités d’espèces marines et des émanations de gaz toxiques étouffants, selon un communiqué rendu public à cette occasion et les informations fournies par le président de la délégation spéciale de la municipalité de Ksibet Médiouni à la correspondante de l’agence TAP.