“La grève a réussi. Plusieurs citoyens et composantes de la société civile ont adhéré à ce mouvement de protestation”, a affirmé mardi après midi la présidente du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), Néjiba Hamrouni. Lors d’un rassemblement observé à cette occasion par les journalistes devant le siège de la SNJT à Tunis, Hamrouni a souligné la détermination du syndicat à poursuivre les mouvements de protestation si les poursuites contre les journalistes sont engagées sur la base du code pénal, au lieu de l’application du decret loi 115, relatif à l’exercice de la liberté d’expression et de la presse. “L’emprisonnement des journalistes est une ligne rouge” a-t-elle dit, ajoutant qu’il y a ” une orientation précise visant à faire pression sur les journalistes, surtout depuis la diffusion par certains médias de plusieurs informations importantes sur les assassinats politiques en Tunisie post-révolution.
Elle a fait remarquer que les poursuites contre les journalistes Mouldi Zouabi de la chaîne Al Hiwar et Lamia Sallami sur la base du code pénal, qui coïncident avec cette même journée de grève, constituent une preuve de plus de l’acharnement du gouvernement et sa politique d’atermoiement.
Le journaliste Zied El Héni a déclaré que la liberté de la presse “ne concerne pas seulement les journalistes mais constitue un acquis pour tous les citoyens”, ajoutant que la répression de la liberté de la presse prive les citoyens de leur droit à une information transparente et proche de la réalité .
De son côté, le membre exécutif du SNJT, Mongi Khadhraoui, a indiqué que “le code pénal ne doit pas s’appliquer aux journalistes”, soulignant que le syndicat ne relève d’aucun parti politique et prône uniquement la liberté de la presse.
Le secrétaire général du syndicat général pour la culture et l’information, Nabil Jmour, a réitéré le soutien de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) à cette grève générale dans le secteur des médias publics et privés, rappelant que le martyr Farhat Hached a été le premier à avoir appelé à la création d’un syndicat des journalistes.
Il a également appelé au départ du gouvernement provisoire, qu’il accuse d’être impliqué dans les assassinats et les agressions contre les journalistes.
Il convient de mentionner que les journalistes qui ont participé à ce rassemblement, auquel ont assisté des personnalités politiques, ont scandé des slogans appelant à la liberté de la presse et d’expression.