Les professionnels des médias observent ce mardi une grève générale à l’appel du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et du syndicat général de la culture et de l’information, relevant de l’UGTT.
Ce mouvement intervient en protestation contre les multiples atteintes à la liberté de la presse enregistrées au cours de la dernière période. Vendredi, 13 septembre 2013, un mandat de dépôt a été émis à l’encontre du journaliste Zied El Héni, écroué, sans avoir été entendu par le juge d’instruction.
Il a été convoqué à comparaître à la suite de déclarations au sujet de l’affaire du caméraman d’Astrolabe TV, Mourad Meherzi. Le journaliste Zouheir El Jiss comparaissait le jour même devant le juge d’instruction pour répondre des chefs de propagation de fausses nouvelles susceptibles de provoquer des troubles à l’ordre public et offense au président de la République.
Le directeur de la chaîne Al Hiwar Ettounsi, Tahar Ben Hassine, a également comparu vendredi 13 septembre, devant le juge d’instruction, pour conspiration contre la sécurité de l’Etat.
En août, le cameraman de la Web TV Astrolab a été arrêté et maintenu en détention préventive durant environ deux semaines. Il est poursuivi pour avoir filmé et diffusé les images d’un jet d’oeuf sur le ministre de la Culture. Il est, également, accusé de complicité avec le réalisateur Nasreddine Sehili qui a jeté l’oeuf sur le ministre. Ce dernier a été écroué le 24 août 2013. Dans une déclaration conjointe publiée samedi, les deux syndicats réclament l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre de Zied El Héni et la suspension des peines d’emprisonnement répétées infligées à des journalistes et des artistes.
Les syndicats appellent, aussi, à la démission du gouvernement qui, selon eux, a échoué dans le traitement des questions relatives au secteur des médias. La déclaration est signée par les représentants du SNJT, le syndicat général de la culture et de l’information, l’Association tunisienne des directeurs des journaux, l’Association tunisienne des journaux indépendants, le Conseil national indépendant pour l’information et la communication, le Centre de Tunis pour la liberté de la presse, la Coalition civile pour la défense de la liberté d’expression, l’Association des jeunes journalistes, le syndicat des patrons des médias et l’Alliance civile contre la violence.