Reporters sans frontières est soulagée d’apprendre la libération de Zied El Heni, mais regrette que cette remise en liberté n’ait été obtenue qu’en contrepartie du versement d’une caution. L’organisation réclame l’abandon des charges retenues contre le journaliste.
Convoqué le vendredi 13 septembre par le juge du 10ème bureau du tribunal de première instance de Bab Bnet à Tunis, Zied El Heni est poursuivi pour avoir accusé le procureur de la République d’avoir fabriqué des preuves destinées à justifier le placement en détention préventive du cameraman, Mourad Meherzi, poursuivi pour avoir filmé un jet d’œuf sur le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk.
Le 28 août dernier, lors d’une interview sur la chaîne Nessma TV, Zied El Heni avait montré en direct une copie du procès verbal indiquant que le cameraman d’Astrolab TV, Mourad Meherzi, avait refusé de signer des aveux de complicité avec le réalisateur Nasreddine Shili, contrairement à ce que le ministère public avait prétendu.
“Cette nouvelle mise en détention préventive est absolument injustifiée et vise à faire taire toute critique concernant la procédure en cours contre Mourad Meherzi. Elle fait monter d’un cran la tension déjà forte en Tunisie”, estime Reporters sans frontières, qui constate une augmentation inquiétante des poursuites intentées contre les journalistes par des personnalités publiques.
“Comme par hasard, le procureur de la République à l’origine des poursuites engagées contre Nasreddine Shili et Mourad Meherzi et de la plainte déposée contre Zied El Heni vient de bénéficier d’une promotion importante au sein de la Cour de Cassation, la plus haute juridiction tunisienne. Son zèle est aujourd’hui récompensé. L’annonce de cette promotion ne peut qu’être ressentie comme une provocation par les défenseurs de la liberté de la presse”, ajoute Reporters sans frontières.
(Di avec Communiqué RSF)