Des partis et des organisations nationales et internationales ont publié, samedi, des communiqués dans lesquels ils dénoncent l’arrestation, vendredi, du journaliste Zied El Heni, en raison de ses déclarations à l’encontre du procureur de la République au tribunal de première instance de Tunis. Ils ont, en outre, dénoncé les poursuites judiciaires successives ayant touché d’autres journalistes tunisiens, au cours de ces derniers jours.
Pour sa part, le Front populaire a dénoncé ce qu’il a qualifié de « détention et d’enlèvement » de Zied El Heni, soulignant que le mandat de dépôt émis contre lui est « nul et non avenu », étant donné qu’il a été émis d’avance et sur « instructions du mouvement Ennahdha ».
Le Front populaire ajoute que « la campagne orchestrée ciblant les journalistes qui défendent la liberté de la presse a atteint un tournant dangereux avec l’instrumentalisation de la justice ».
« Les structures représentant la magistrature doivent assumer leur responsabilité historique pour mettre fin à ce mouvement despotique », précise le communiqué appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de Zied El Heni.
Le centre de Tunis pour la liberté de la presse a souligné que « les atermoiements » dans le traitement judiciaire du dossier de Zied El Heni, ainsi que les vices de procédures dans cette affaire, justifient les craintes à l’égard de l’appareil judiciaire et des risques de son instrumentation pour exercer des pressions sur les journalistes et les empêcher de faire leur travail en toute liberté.
La Fédération internationale des droits de l’Homme et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme ont souligné, dans un communiqué conjoint, leur crainte de la possibilité d’ « instrumentaliser la justice tunisienne à des fins politiques » appelant les autorités tunisiennes à respecter leurs engagements internationaux, à protéger les droits de l’Homme et à garantir la liberté d’expression et de presse.