Des citoyens, des journalistes et nombre d’acteurs de la société civile ont observé, vendredi, un sit-in de protestation, devant le Palais de justice, en solidarité avec les journalistes Zied El Héni et Zouheir Jiss, et le patron de la chaîne «Al Hiwar Ettounsi», Tahar Ben Hassine.
Les protstataires ont scandé des slogans en faveur d’une presse libre et d’une justice indépendante, appelant également à la chute du gouvernement et à la dissolution de l’Assemblée nationale constituante. La comparution de ces journalistes est une atteinte à la liberté d’expression, ont-ils soutenu, affirmant que la presse est le vecteur de la démocratie.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, Zied El Héni a indiqué avoir reçu une convocation à comparaître à titre d’accusé, vendredi 13 septembre à 10h00, devant le 10e bureau d’instruction du Tribunal de première instance de Tunis. « La convocation ne spécifie pas de chefs d’accusation », a-t-il ajouté.
Il s’est dit déterminé à défendre les journalistes, la liberté d’expression et l’indépendance de la profession. Cette convocation, a-t-il déclaré, est un maillon d’une chaîne visant à resserrer l’étau autour des journalistes et à faire taire les voix libres. Me Hédi Laabidi, du collectif de défense de Zied El Héni, a indiqué que son client comparait devant la justice en vertu de l’article 128 du Code pénal, loi qui, a-t-il précisé, a été remplacé, depuis 1975, par le Code de la presse, qui à son tour a été supplanté par le décret-loi 115 de l’année 2011 relatif à la liberté de la presse. « Autant dire que le parquet a volé le droit, lui qui est censé protéger les citoyens », a-t-il dit.
Selon Me Laabidi, la défense a demandé le report de l’affaire et la saisie d’une autre juridiction étant donné que le plaignant n’est autre que le procureur de la République lui-même. Le juge d’instruction a rejeté cette demande et émis un mandat de dépôt à l’encontre de Zied El Héni.
Zouhair Jiss devait lui aussi comparaître, vendredi, devant le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis pour répondre des chefs de propagation de fausses nouvelles susceptibles de provoquer des troubles à l’ordre public et offense au président de la République. Tahar Ben Hassine devait comparaître le même jour devant le juge d’instruction pour conspiration contre la sécurité de l’Etat.