Tunisie – Assassinat de Brahmi : Le MI était au courant

Taieb Akili, membre de l’initiative nationale pour la recherche de la vérité sur les assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi a annoncé, jeudi, « qu’il détient un document daté du 14 juillet 2013 qui stipule que le ministère de l’intérieur était au courant du projet d’assassinat du constituant et coordinateur général du Courant populaire Mohamed Brahmi par des groupuscules salafistes.

« Malgré les informations parvenues au ministère de l’intérieur par un service de renseignements étrangers concernant cet assassinat, le ministère n’a pas averti Mohamed Brahmi, ni sa famille, a-t-il précisé en marge d’une conférence de presse tenue par le Front Populaire. Et Akili d’ajouter : « Plusieurs responsables sécuritaires ont pris connaissance de ce document et échangé des correspondances au sujet de ce projet, sauf que les instructions n’envisageaient pas la protection de Brahmi », faisant ainsi allusion à « l’implication de plusieurs dirigeants sécuritaires et hauts responsables dans cette opération ».

Me Nizar Snoussi, membre du comité de défense dans les affaires de l’assassinat de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi a, dans le même contexte, fait état de l’authenticité de ce document dans la forme comme dans le contenu, laissant entendre qu’aucune précision ou démenti n’a été émis, jusque- là, des autorités compétences à ce sujet ».

« Nous ne pouvons pas aujourd’hui parler de négligence ou d’indifférence, mais plutôt de connivence », a-t-il dit, estimant, à ce propos, indispensable d’enquêter avec tous les responsables au sein de ministère de l’intérieur. Ces responsables, a-t-il expliqué, n’ont pas pris les mesures nécessaires pour protéger Brahmi et empêcher un assassinat politique qui risque de porter atteinte à la souveraineté et au prestige de l’Etat, assassinat qui, a-t-il dit, vient étayer la thèse de la conspiration contre la Tunisie.

Quant au porte-parole du Front Populaire, Hamma Hammami, il a affirmé que ce document ne peut que confirmer la véracité de l’information parvenue au Front concernant l’imminence d’un assassinat politique. « Si ce document s’avère authentique, il y aura sans doute des conséquences néfastes aux plans politique, juridique et administratif », a-t-il indiqué.