Le ministre délégué auprès de l’organisation international du travail (OIT), Romdhane Snoussi a mis en garde contre l’augmentation de la pauvreté et du chômage dans les pays arabes, soulignant que les motifs qui ont poussé plusieurs peuples arabes à la révolte persistent encore avec le blocage de l’activité économique et de développement.
S’exprimant à l’ouverture, mardi à Tunis, d’un workshop arabe sur le thème “Ensemble pour lutter contre le chômage et favoriser les opportunités d’emploi”, Snoussi a indiqué que les révolutions et les soulèvements dans la région arabe ont révélé une triste réalité s’agissant, notamment, des souffrances endurées par les jeunes des quartiers pauvres. Les revendications de ces jeunes doivent figurer au coeur des priorités des gouvernements, a-t-il indiqué.
Plusieurs pays arabes qui ont vécu des révolutions connaissent une inflation qui suscite, généralement, un dérèglement au niveau de la répartition du revenu, un recul de l’investissement, une augmentation du taux de chômage et un déséquilibre de la balance commerciale, a fait savoir l’orateur. Il a appelé les responsables, les décideurs politiques et les partenaires de la production dans la région arabe à axer leurs efforts sur la lutte contre le chômage et à faire régner la sécurité et la stabilité afin de favoriser la relance de l’investissement.
Le délégué de l’OIT a souligné que la tenue de ce workshop dont les travaux se poursuivront jusqu’au 12 septembre, illustre l’importance que l’organisation accorde à l’emploi et à la lutte contre le chômage. De son côté, le ministre de la formation professionnelle et de l’emploi, Nawfel Jammali a souligné que, parallèlement à l’élaboration de stratégies nationales dans le domaine de l’emploi, il s’avère impératif de trouver des solutions urgentes aux personnes au chômage. Il a indiqué, à cet égard, que les efforts déployés en Tunisie ont permis de réduire le taux de chômage qui est passé de 18,9 à 15,9 pour cent. Selon les statistiques de l’organisation arabe du travail, le taux de chômage dans la région arabe a atteint en 2013, 16 pour cent soit l’équivalent de vingt millions de personnes sans emploi et une augmentation de 2 pour cent par rapport à 2010, année au cours de laquelle les soulèvement se sont déclenchées dans la région.
Jammali a ajouté que l’emploi est une question à vocation politique par excellence puisqu’il s’agit d’une des principales revendications de la révolution tunisienne et mérite une réflexion approfondie ainsi que la conjugaison des efforts de toutes la parties concernées en vue d’adapter les stratégies dans le domaine de l’emploi et de la formation professionnelle aux exigences du marché du travail. Evoquant la stratégie nationale de réforme du système de la formation professionnelle, le ministre a parlé du partenariat établi entre le département, 650 associations actives dans le domaines de l’emploi et la Banque tunisienne de solidarité en vue d’encourager l’investissement privé.
Les participants à cette rencontre examineront plusieurs questions ayant trait, notamment, à l’impact négatif des mutations dans la région arabe sur l’emploi, l’élaboration d’une vision commune permettant de lutter contre le chômage et la mise en place de nouveaux mécanismes d’appui aux catégories démunies. Prennent part, notamment, à ce workshop des experts arabes dans le domaine de l’emploi ainsi que des représentants des ministères de l’emploi de Tunisie, Libye, Algérie, Egypete, Maroc, Arabie Saoudite et Jordanie.