Autorisation de voyager pour les jeunes : Après le démenti, Ben Jeddou confirme

L’interdiction des femmes de moins de 35 ans de voyager ne cesse d’enfler la polémique, soulevant d’autres questions sans réponse.

L’affaire remonte à avril dernier. Sana Fathallah Ghénima, femme d’affaires tunisienne, avait été interpellée à l’aéroport Tunis-Carthage par un agent de douane qui lui a demandé si son mari était «d’accord et consentant» pour qu’elle parte pour la Libye.

Suite à cette “question“, la dame déposa une plainte à la police des frontières et des mesures disciplinaires furent prises à l’encontre de l’agent concerné.

Depuis, plusieurs témoignages similaires ont défilé sur les réseaux sociaux. Notre confrère «Baya.tn» est revenu sur l’affaire et a mené une enquête. Un responsable de la Direction de la police des frontières, sous couvert d’anonymat, a confirmé qu’il y a bel et bien des femmes de moins de 35 ans interdites de voyage. Le site Baya.tn n’a nulle part évoqué –noir sur blanc- l’existence de dispositions légales, mais a déploré le manque d’informations en ce qui concerne cette affaire d’interdiction de voyage.

En réaction à l’article de Baya publié le 2 septembre, le ministère de l’Intérieur a démenti les informations relatives à la demande d’autorisation de quitter le territoire tunisien pour les femmes de moins de 35 ans.

«Ces informations sont infondées, la liberté de voyager étant un droit pour tous sans exception. Mais de tout temps, certaines destinations demandent, plus que d’autres, de redoubler de vigilance», a déclaré le bureau de presse du département à l’agence TAP.

Intervenant mercredi 4 septembre, sur les ondes d’Express Fm, Mohamed Ali Aroui, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a indiqué que personne n’a le droit de n’empêcher un citoyen de voyager dans le cadre de la loi.

Il a ajouté que le ministère va déployer toutes les mesures nécessaires pour faciliter le déplacement des personnes et d’ouvrir une enquêter sur les dépassements enregistrés.

Consternée par cette affaire d’interdiction de voyage pour les femmes tunisiennes de moins de 35 ans, l’avocate Bochra Belhaj Hmida a affirmé, lors d’un entretien accordé au quotidien La Presse de Tunisie, avoir rencontré le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou. Ce dernier lui a expliqué que ces mesures à l’encontre des jeunes sont là uniquement pour s’assurer qu’ils n’iront pas combattre en Syrie. Le ministre a promis qu’il allait faire le maximum pour que ça se passe mieux.

L’avocate assure que les personnes ayant eu des problèmes à l’aéroport peuvent protester et faire annuler la décision de quitter le territoire.

L’affaire reste floue. Si une circulaire existe, alors les Tunisiennes ont le droit d’être informées à l’avance.