Soufiane Ben Farhat : « je défendrai ma liberté d’expression jusqu’à la mort »

Soufiane Ben Farhat éjecté de la radio Shems FM sur directives de la direction générale, n’en démords pas : « Cette décision intervient  alors que nous assistons tous à la mise en place d’un plan initié par le pouvoir ou des partis politiques pour mettre à genoux les médias libres en Tunisie.

J’ai été parmi les concepteurs de « La matinale » sur Shems FM. Auparavant, je faisais parti du comité de rédaction duquel on m’a écarté suite à un différend avec Imed Ktata, directeur de la rédaction,  à propos de la grille de la radio. Et d’ailleurs, ce n’est pas la première fois que l’on m’éjecte après que j’ai conçus, animé et fais de l’audimat dans une émission. Pourquoi maintenant et pourquoi un tel prétexte ? La question doit se poser et de toutes les manières, je ne lâcherais pas prise et je défendrais ma liberté d’expression jusqu’à la mort ».

Imed Ktata, directeur de la Rédaction de Shems FM,  a affirmé à propos des allégations de  Soufiane Ben Farhat, que le chroniqueur dont le statut est celui d’un pigiste avec la chaîne n’avait pas le droit de par la note administrative portant organisation du comité de rédaction d’y assister : « Nous l’avons pourtant toujours invité à assister à nos réunions par respect pour ses qualités professionnelles et son expérience journalistique jusqu’à ce que lui-même les délaisse parce que trop occupé. Nous ne pouvions pas lui adresser indéfiniment des invitations auxquelles il ne pouvait pas répondre en raison du volume de travail qu’il assurait ou de ses occupations personnelles. Ceci étant, je vous assure qu’en tant que comité de rédaction,  nous avions à un certain moment défendu le journaliste Soufiane Ben Farhat devant la direction générale ».

Fathi Bhouri, directeur général de Shems FM a, pour sa part, indiqué par le biais d’un communiqué,  n’avoir subi  aucune pression de quelque partie pour prendre la décision d’arrêter  la collaboration avec le chroniqueur Sofiène Ben Farhat. D’après lui,  il s’agit d’une décision prise après mure réflexion suite  à une attitude irrespectueuse à son égard.

Dans la polémique qui oppose le directeur général de Shems Fm à un journaliste d’envergure de la taille de Soufiane Ben Farhat, une chose est sûre, il y a du non dit. Et parmi ces non-dit, il y aurait fort à parier que la pression des gouvernants qui détiennent la majorité des actions dans la radio confisquée après le 14 janvier a été bel et bien exercée pour faire taire les voix libres et mettre fin à toutes velléités d’affranchissement des médias tunisiens annonçant ainsi le nouvel ordre que le gouvernement Nahdha veut établir : « Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi » et qui rappelle une logique appliquée à la lettre par la seule force occupante et colonialiste régnant aujourd’hui au Moyen-Orient.

Il n y a plus de Ness Nessma émission phare de Nessma El Hamra et des pressions auraient mêmes été opérées sur les dirigeants d’Hannibal TV pour dégager les animateurs trop intelligents et trop indépendants.

La guerre contre les Médias est déclarée, la question est qui gagnera la dernière bataille ?