La présidente du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT), Raoudha Labidi, a indiqué que l’interdiction faite aux journalistes d’assister aux audiences munis de leurs appareils photo avait été appliquée sur instruction du chef de poste de police du Palais de justice, à l’insu et sans consultation du procureur de la République.
Raoudha Labidi qui s’exprimait, jeudi, lors d’un point de presse improvisé sur la voie publique, devant le Palais de justice, à Tunis, a encore marqué son étonnement des récentes déclarations du ministre de l’Intérieur relatives au dossier du terrorisme. Le ministre de l’Intérieur, a-t-elle déclaré, “était censé ne dévoiler l’identité d’aucun prévenu” au nom du principe de la présomption d’innocence, insistant sur le fait que “la mission du ministère de l’Intérieur consiste à assurer les investigations policières sans empiéter sur les compétences du pouvoir judiciaire”.
La présidente du SMT a, en outre, considéré que les déclarations du porte-parole du ministère de l’Intérieur au sujet d’ordonnances de juges d’instruction en faveur de la remise en liberté d’accusés en état d’arrestation “reviennent à remonter l’opinion publique contre la justice tunisienne” et “constituent une atteinte aux prérogatives de la magistrature”. “Il est hors de question que l’indépendance de la justice puisse servir d’alibi à des agendas politiques”, a-t-elle dit, qualifiant de “sinistrée” la situation de la justice qui, selon elle, “connaît la pire période de son histoire”.