En l’absence de la vice- présidente et de plusieurs membres du bureau de l’Assemblée nationale constituante (ANC), les députés ont examiné, mardi, au Bardo, les moyens de reprendre les travaux de l’ANC, sans pour autant aboutir à des mesures légales contre le président de la Constituante Mustapha Ben Jaafar.
La majorité des élus présents ont pensé attendre le l’allocution télévisée que Mustapha ben Jaafar envisage d’adresser, mercredi, au peuple tunisien, avant de prendre la décision d’envisager une nouvelle réunion pour constater la vacance du poste de président de l’ANC.
« Le président de l’ANC Mustapha Ben Jaafar assume toutes ses responsabilités politiques et juridiques dans sa décision de suspendre les travaux de l’Assemblée prise sur fond de la situation politique et sécuritaire que connaît le pays », a indiqué l’élu du bloc Ettakatol, Jamel Touir. Il a, également, exhorté les élus à éviter toute précipitation pour épargner à l’ANC de nouvelles scissions.
Les deux élus du bloc du Congrès pour la République (CPR) Omar Chetoui et Samia Abou ont, quant à eux, préféré attendre l’allocution de Ben Jaafar pour prendre connaissance de ses projets, notamment concernant la reprise des travaux de l’ANC. Toutefois, ils ont estimé indispensable de demander des comptes à Mustapha ben Jaafar après la reprise des travaux de l’Assemblée. Le président du bloc Ennahdha Walid Bennani a indiqué que son bloc uvre à assurer la reprise des travaux de la Constituante dans les plus brefs délais, sans remettre en question le président de l’ANC.
A cet égard, il a proposé d’adresser une nouvelle demande au président de l’Assemblée pour tenir une séance plénière. L’élu Abderraouf Ayedi, président du Mouvement « Wafa », a critiqué vivement Mustapha ben Jaafar qui, a-t-il accusé, « agit selon un agenda partisan et obéit à des parties étrangères ». Il a, également, taxé des parties internes et étrangères de « vouloir détruire la Tunisie ».
Les élus Taher H’mila et Fayçal Jadlaoui ont menacé de démissionner de l’ANC, estimant que la Constituante n’est plus habilitée à exercer encore ses fonctions. Selon un communiqué signé par les présidents des groupes parlementaires et des élus indépendants, les constituants présents à la séance n’ont pas réussi à constater la vacance du poste de président de l’ANC, ou tenir une séance symbolique dans la salle réservée aux plénières, faute d’appui légal.
Cette réunion de concertation s’est déroulée en l’absence de la vice-présidente de l’ANC Mehrzia Labidi et de la majorité des membres du bureau da la Constituante, ce qui lui ôte son caractère légal. Dans un communiqué rendu public lundi, le président de l’ANC Mustapha ben Jaafar, a appelé les élus à comprendre sa décision de suspendre les travaux de l’ANC et annoncé son intention de s’adresser, mercredi, au peuple tunisien par une allocution télévisée.