Besma Khalfaoui, veuve du martyr Chokri Belaid, a indiqué, mercredi, que les questions liées au dossier de l’assassinat de Chokri Belaid demeurent complexes, notamment en ce qui concerne l’instruction et les enquêtes judiciaires et de sécurité.
Elle a ajouté que l’Initiative pour la Recherche de la Vérité sur l’Assassinat de Chokri Belaid (IRVA) a été justement créée pour ne pas oublier le dossier du martyr et pour dévoiler la vérité totale sur cet assassinat et ses commanditaires.
« L’IRVA est soucieuse d’éclairer l’opinion publique sur les derniers développements dans l’affaire tout en respectant le secret de l’instruction », a-t-elle indiqué lors d’une conférence de presse organisée par l’IRVA. Elle a, à ce propos, noté la présence de certains dépassements et lacunes dans l’instruction ainsi qu’une « volonté politique claire de dissimuler la vérité de cet assassinat à travers la manipulation des informations ».
Besma Khalfaoui a, par ailleurs, indiqué qu’une commission internationale comprenant des avocats, magistrats et juristes s’est engagée à prendre en charge l’affaire de Chokri Belaid et ce en s’informant de l’évolution du dossier avec la possibilité d’engager directement les procédures d’une enquête internationale au cas où la situation actuelle n’avance pas.
Pour sa part, Me Jean-Pierre Ménard, professeur à la faculté de droit de Paris et membre du collectif de défense de Chokri Belaid, s’est dit étonné de ne pas voir les dossiers relatifs au terrorisme, aux assassinats politiques et au trafic d’armes regroupés, et ce, a-t-il dit, malgré le fait que les mêmes noms soient cités dans ces affaires.
Il a affirmé l’impératif de fournir la logistique nécessaire, les moyens humains et une protection rapprochée au juge d’instruction chargé de l’affaire, se déclarant surpris que le rapport balistique n’ait pas encore été remis au juge et que des informations contradictoires circulent autour de l’arme utilisée et du mobile du crime.
De son côté, Patrick Baudouin, président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), n’a pas exclu une action internationale visant à doter les magistrats tunisiens de moyens matériaux et humains leur permettant de s’acquitter de leur mission de manière efficace et en toute indépendante.