Le secrétaire général adjoint de l’UGTT chargé de l’information, Sami Tahri, a indiqué que « la non démission du gouvernement est inacceptable pour nous, et constitue une fuite en avant ».
Et d’ajouter, dans une déclaration à la presse, mardi, à l’issue de la réunion du bureau exécutif de l’UGTT, “la crise que vit le pays est une crise politique, sociale, économique et sécuritaire, dont la responsabilité incombe au gouvernement”.
Réagissant à la conférence de presse du chef du gouvernement provisoire, M. Tahri a indiqué qu’il n’y a pas eu de concertation sur la formation d’un gouvernement après le 23 octobre, ni celle d’un gouvernement pour les élections.
Ces propositions ne font qu’augmenter la déception générale, a-t-il dit. « Autant on s’est déclaré satisfait de l’adhésion de bon nombre de partis à l’initiative de l’UGTT, autant on s’inquiète de l’absence de décision ferme de la part du mouvement Ennahdha en faveur d’une démission du gouvernement et de la reconnaissant de l’initiative commune de l’UGTT, de l’organisation patronale, de la Ligue tunisienne des droits de l’homme et de l’Ordre des avocats », a estimé Tahri.
« Le seul point positif évoqué, mardi, par le chef du gouvernement dans sa conférence de presse, est l’annonce du classement d’Ansar Charia comme organisation terroriste », a encore affirmé Tahri.
Selon lui, le fait que Larayedh considère le recours à la rue comme acte antidémocratique montre que le gouvernement compte opter pour l’escalade face aux mouvements populaires pacifiques. Tahri a rappelé que la rue avait abrité la révolution tunisienne.
Il a fait savoir, en outre, qu’une réunion sera tenue demain mercredi entre l’UGTT, l’organisation patronale, la ligue tunisienne des droits de l’homme et l’ordre des avocats pour fixer un calendrier et une feuille de route claire, indiquant que « notre patience arrive à son terme » et qu’il est impératif de fixer un délai aux concertations. Les formes de pression seront décidées à temps, a-t-il dit.
De son côté, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Mouldi Jendoubi, a souligné que « l’initiative de l’UGTT constitue la base principale du dialogue et nous refusons toute autre initiative qui pourrait y interférer », indiquant qu’une rencontre sera tenue dans les heures à venir, avec les protagonistes politiques dont le mouvement Ennahdha.
Il a fait observer que la réunion du bureau exécutif de l’UGTT intervient au terme des concertations menées avec les différents partis, pour trouver des solutions consensuelles sur la base de l’initiative de l’UGTT.