Le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh a affirmé mardi la volonté de son gouvernement de poursuivre sa mission pour parachever la phase constitutive avec ses priorités sécuritaires économiques, financières et politiques. « La situation actuelle en Tunisie ne peut être maîtrisée par un gouvernement de gestion des affaires courantes », a estimé Ali Larayedh.
Larayedh a appelé, lors d’une conférence de presse organisée mardi au palais du gouvernement à la Kasbah, à l’amorce d’un dialogue national sur « un gouvernement pour les élections » qui prendra ses fonctions dès que l’Assemblée nationale constituante parachèvera l’adoption de la Constitution et l’élaboration de la loi électorale, et parviendra à un accord sur l’instance électorale, d’ici le 23 octobre 2013.
Le chef du gouvernement provisoire a mis l’accent sur les défis de l’étape actuelle consistant en la garantie de la sécurité, la lutte contre le terrorisme, le développement de l’économie nationale et la préservation des équilibres financiers. Il a également souligné l’importance de parachever cette phase, par une Constitution et des élections qui donneront des institutions stables, pérennes, et consensuelles.
Larayedh a rappelé dans son intervention devant les médias, les difficultés sécuritaires et économiques, qui imprègnent les processus transitoires des différents pays ayant connu des révolutions. Le chef du gouvernement a considéré que « la mobilisation de la rue ne peut constituer une solution face aux problèmes politiques posés au sein du gouvernement, de l’ANC ou de la présidence de la République ».
Il a proposé, dans ce sens, la reprise des travaux de la Constituante avec une feuille de route, des dates précises et des priorités bien définies qui lui permettront de parachever la Constitution, de créer l’Instance Supérieure Indépendante pour les élections (Isie) et de promulguer le code électoral dans les plus brefs délais, pour préparer le terrain à des élections libres et transparentes.
Larayedh a indiqué, à cet effet, qu’il est important que l’Assemblée nationale constituante reprenne ses travaux avec toutes les prérogatives lui permettant de superviser le travail du gouvernement, et ce, afin d’éviter tout vide institutionnel en cas de démission du gouvernement ou de décès. Le chef du gouvernement provisoire a insisté sur la nécessité de bien saisir les prérogatives de chaque partie pour qu’elle assume ses responsabilités, considérant qu’il est déraisonnable de demander des comptes au président de la République sur des questions qui incombent au gouvernement.
Il a également appelé à ce que la présidence de la République continue à jouer son rôle et à parrainer le dialogue et les pourparlers afin de parvenir à des consensus entre les différents protagonistes sur la scène politique et trouver des issues à toutes les questions qui surviennent. « Ce gouvernement est le gouvernement de tous les Tunisiens et non un gouvernement partisan », a soutenu Ali Larayedh, d’autant, a-t-il argumenté, qu’il compte 27 ministres et 10 secrétaires d’Etat dont 60% sont des compétences indépendantes, y compris les ministères régaliens.
Le mouvement Ennahdha, n’est représenté que par 26% des ministres et 10% des secrétaires d’Etat, a-t-il dit. Ali Larayedh a souhaité voir le processus transitoire en Tunisie aboutir à l’organisation d’élections libres et transparentes et à l’installation d’un gouvernement qui prendra ses fonctions dès la fin des travaux de l’ANC.
Il s’agit pour cela de conjuguer les efforts de toutes les parties afin d’assurer la réussite de l’expérience tunisienne, qui, a-t-il dit, « bénéficie du soutien du monde entier » .