Le président du haut comité politique du parti républicain (Al Joumhouri), Ahmed Néjib Chebbi, a estimé que la crise politique qui secoue le pays persiste encore, appelant les protagonistes de la scène politique à redoubler d’effort pour trouver une issue à cette situation.
S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue, mardi, à Tunis, Néjib Chebbi a indiqué avoir présenté au cours d’une rencontre avec le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, une initiative de sortie de crise en trois points.
Selon Chebbi, l’initiative suggère que le mouvement Ennahdha accepte d’engager des négociations avec les forces politiques en vue de constituer un gouvernement de compétences sous la présidence d’une personnalité nationale indépendante.
Le 2ème point prévoit de placer ces négociations dans le cadre de l’initiative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), alors que le 3ème point consiste à mener ces négociations dans une durée n’excédant pas une semaine prorogeable une seule fois, en cas de réussite constatée lors de la 1ère semaine.
Ghannouchi s’est dit favorable aux deux premiers points, alors qu’il a émis des réserves concernant le troisième point, a rapporté Néjib Chebbi, faisant remarquer que le président du mouvement Ennahdha a proposé de remplacer l’expression une « semaine » par celle « dans les plus brefs délais ». Les réserves émises par Ghannouchi sur ce point signifient que le mouvement n’est pas encore persuadé que l’alternance au pouvoir doit être entreprise immédiatement et sine die, a soutenu Néjib Chebbi, estimant qu’une telle position reflète aussi les positions contradictoires au sein du mouvement.
L’Assemblée Nationale Constituante (ANC) ne peut reprendre ses activités, a-t-il dit, qu’à la seule condition de trouver une issue à la crise qui secoue le pays, faisant remarquer qu’après la démission de l’actuel gouvernement il serait possible de statuer sur la poursuite exclusive des attributions constitutionnelles de l’ANC, en l’occurrence, le parachèvement de l’écriture de la Constitution, l’adoption d’une loi électorale et la mise sur pied d’une instance supérieure indépendante des élections.
Le discours prononcé, aujourd’hui, par Ali Larayadh est dans sa substance un véritable plaidoyer pour l’escalade, a-t- il tenu à préciser, faisant remarquer qu’un tel discours ne fait que perdurer la crise que vit le pays.