La Tunisie projette d’importer près 16 millions de quintaux de céréales ( blé et orge) au vu de la diminution drastique de la récolte pendant la saison 2012-2013, en raison du déficit pluviométrique surtout dans les zones de production céréalière.
Habib Jomli, secrétaire d’Etat à l’agriculture, a souligné, au cours d’un entretien accordé à TAP, que la récolte céréalière ne dépassera pas, cette saison, 13 millions de quintaux, contre 22,7 millions de quintaux au cours de la saison dernière, soit une baisse de 44%.
Il a fait observer qu’au cours de la semaine dernière près de 7,235 millions de quintaux ont été collectés, précisant que le volume de production collecté sera la base référentielle sur laquelle seront déterminées les quantités que le pays est obligé d’importer.
Le membre du gouvernement a fait savoir que cette pénurie de production, sera couverte par l’importation en devises, à un moment où les prix en vigueur sur le marché international ont observé une hausse notable. Ainsi, selon, lui, le prix moyen d’une seule tonne de blé dépasse les 600 dinars alors que l’orge se vend à environ 550 dinars la tonne. Cela risque d’influer sur les jours d’importation en devises ainsi que sur la balance alimentaire commerciale et la balance des paiements.
Il convient de rappeler que la moyenne de consommation nationale annuelle de céréales (Blé tendre et dur et orge) est estimé à 25 millions de quintaux. Le secrétaire d’Etat a fait remarquer que la sécheresse qui sévit actuellement dans le pays a eu un impact négatif sur la production agricole d’une manière générale, et sur les grandes cultures et la production animale en particulier.
Il a indiqué, dans le même ordre d’idées, que le phénomène de la sécheresse a touché les régions du centre et du sud, ainsi que de larges supefices dans la zone nord, surtout au Kef, à Zaghouan et Siliana. M. Jomli devait rappeler que près de 1,130 million d’hectares ont été emblavés au cours de la saison 2012- 2013, contre 1,300 million d’hectares, la saison dernière.
En outre les superficies récoltées ont atteint 759 mille hectares actuellement, contre 1 million d’hectares, pendant la saison précédente. Les superficies touchées par la sécheresse sont estimées, selon lui, à 548 mille ha situés dans les régions du kef, Zaghouan et siliana, ainsi que dans certaines régions du centre à savoir Kairouan, Kasserine et Sidi Bouzid qui ont été affectées par la pénurie de pluies.
A telle enseigne que la récolte ne dépasse pas cinq quintaux par hectare. Le responsable a affirmé que la question du rééchelonnement des dettes des agriculteurs ayant subi des dommages dus à la sécheresse est en cours d’examen, relevant qu’à partir de la semaine prochaine les agriculteurs endettés bénéficieront des attestations d’indemnisation, en vue de leur permettre de rééchelonner leurs dettes et d’enlever les intérêts sur les crédits bancaires, tout en bénéficiant de nouveaux crédits saisonniers pour reprendre leurs activités pendant la saison prochaine 2013-2014.
M. Jomli a rappelé que le gouvernement a pris depuis mai dernier des mesures conjoncturelles pour faire face à la sécheresse, en octroyant gratuitement aux petits éleveurs des aides en nature, tel que l’orge, et en leur accordant une prime de fourrages, avec des quantités de bouchons de luzerne subventionnées par l’Etat pour surmonter les difficultés dont ils souffrent.
Le coût des aides est estimé à 21,3 millions de dinars, tel que fixé par l’Etat pour être au chevet des petits éleveurs répartis dans les différentes régions souffrant de la sécheresse dans le centre et le sud du pays.