Tunisie – Crise politique : La dissolution du gouvernement n’est pas négociable

Samir Taieb, l’un des constituants qui se sont retirés de l’Assemblée nationale constituante (ANC), a dénoncé, vendredi, « les manœuvres auxquelles le mouvement Ennahdha continue à se livrer». Juste après son adhésion à l’initiative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a-t-il regretté, le mouvement Ennahdha a affirmé, jeudi, dans une déclaration, qu’il n’est point question de dissoudre le gouvernement en place, «position qui a été partagée par les responsables d’Ennahdha», a-t-il précisé.

Les élus qui se sont retirés de l’ANC sont fermement attachés à leurs revendications, dont la dissolution du gouvernement et son remplacement par un gouvernement de compétences présidé par une personnalité nationale, a-t-il rappelé lors d’une conférence de presse. Cette condition ne manquera pas d’ouvrir la voie à un dialogue national sur la constitution de ce gouvernement ainsi que sur les mécanismes à même de réduire les attributions de l’ANC et d’élaborer une feuille de route pour juguler la crise qui secoue le pays.

Les dirigeants de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) sont, aussi, fermement attachés à la démission du gouvernement et à la constitution d’un gouvernement indépendant et apolitique et à élaborer un échéancier clair et précis pour la période à venir, a, pour sa part, noté l’élue retirée Rim Mahjoub.

Selon le Constituant Fadhel Moussa, en cas de dissolution du gouvernement, il n’y aura plus recours à la loi sur l’organisation provisoire des pouvoirs publics pour former un nouveau gouvernement, ce qui importe de trouver d’autres formules à cet effet.

Evoquant la semaine dite d’Errahil (Le départ), l’élu retiré Abdelaziz Kotti a annoncé que cette semaine qui démarrera demain samedi s’inscrit dans le droit fil de la campagne Irhal (Dégage) organisée par le Front du salut.

Pour le constituant retiré Mongi Rahoui, «le sit-in du départ et les mouvements de protestation populaire ont contribué considérablement à maintenir le mouvement Ennahdha et le Congrès pour la République (CPR) dans un état d’isolement politique», faisant remarquer que l’actuel gouvernement s’affaire à gagner du temps pour opérer des nominations et verser les indemnisations promises, ce qui va coûter cher au peuple tunisien et à l’économie nationale.