Après la clôture musicale mardi soir, avec la formation irlandaise Celtic Legends, le festival international de Carthage 2013 a présenté mercredi 21 août la soirée finale de sa 49ème édition.
Une dernière soirée, lors de laquelle Mourad Sakli, directeur du festival a, dans une déclaration à l’agence TAP annoncé que ce rendez-vous de longue date qui fêtera son 50ème anniversaire a déjà signé cinq contrats pour 2014 avec des artistes de grand calibre dont Shakira et Adèle.
Sans vouloir donner de détails sur les trois autres noms, Mourad Sakli a, par ailleurs, signalé que cette édition se voulait une étape cruciale pour jeter des bases solides préparant la voie pour la réussite de l’édition 2014. Des bases solides, au niveau de la programmation, de l’organisation, du fonctionnement et de la crédibilité. D’ailleurs, l’annulation de la soirée de Georges Benson a été “lourdement et tristement ressentie” mais heureusement, l’artiste, a-t-il dit, qui a tenu avant de quitter la Tunisie à voir la scène où il allait se produire, avait fait preuve de beaucoup de compréhension.
Cela dit, “je tiens à remercier tous les artistes étrangers mais aussi tunisiens pour leur compréhension et leur disposition à reporter leurs spectacles dont le réalisateur tunisien Brahim Letaief”.
Prévu le 1er août 2013, le long métrage de Brahim Letaief “Affreux, cupides et stupides” a été reporté suite aux perturbations politiques et sécuritaires successives qu’a connu le pays après l’assassinat le 25 juillet de l’homme politique Mohamed Brahim et quatre jours plus tard (29 juillet), du meurtre de huit soldats tunisiens à Mont Chaambi.
Cadrant avec la conjoncture politique et sociale dans le pays, la comédie satirique, projetée hier soir au Théâtre romain de Carthage, parle, dans un humour noir, de barbus pour qui tous les moyens sont bons pour aboutir à leurs fins. L’histoire est celle d’un faux producteur, Sultan, qui a recours à la ruse pour ramasser de l’argent et s’approprier un gros paquet. Ayant arnaqué, lors d’un casting fictif pour Star Académy, un bon nombre de jeunes, rêvant de gloire, il se trouve dépouillé par un groupe de barbus qui lui vole son argent. Le scénario se répète à leur insu quant ils sont eux mêmes dévalisés par un policier corrompu qui va les dépouiller. Un film sympathique drôle et amusant qui, de l’avis du public, est bien choisi pour la dernière soirée, afin d’apporter un peu de rire et d’humour.
Cela dit, jamais dans toute son histoire, le festival international de Carthage n’a connu une clôture sans un concert ou un spectacle chorégraphique complet. Bien que le festival ait connu certains réajustements, suite aux nombreux événements qui ont secoué le pays, la 49ème édition demeure spéciale, à tous points de vues. En effet, les 30 pour cent des recettes des spectacles comme celui du camerounais Manu Dibango et l’espagnol Paco de Lucia iront, comme prévu, au profit des familles des martyrs du 29 juillet 2013. “Je voudrais faire un grand salut au public aussi, à ceux qui ne se sont pas manifestés pour le remboursement de leurs billets (surtout, le concert Georges Benson) pour joindre l’action du festival en aidant dans un geste symbolique les familles des victimes” a fait savoir Mourad Sakli.
Hormis certains artistes qui ont choisi d’annuler leurs spectacles, d’autres moins capricieux ont tenu à respecter leurs engagements pour laisser auprès du public et Carthage les plus beaux souvenirs: la magie des choristes de l’Armée Rouge qui se sont perchés de la langue russe vers la parole arabe, le spectacle de haute voltige du groupe “One Republic”, “the crazy night” avec le jamaïcain Shaggy, le retour à l’esprit de la Hadhra 2013 de Fadhel Jaziri, la modestie du maître et ami du pays Jean Michel Jarre, la quintessence turque de Fire on Anatolia …et autant de moments forts d’un festival qui célébrera en 2014 son cinquantième anniversaire…un festival dont l’histoire prouve qu’il ne cesse de s’étoffer au grand bonheur des plus frileux aux branches musicales, venant des quatre coins du monde.