Le secrétaire général d’Ettakatol et président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar a affirmé, dimanche, que la reprise des travaux de l’Assemblée « demeure tributaire d’un compromis entre les protagonistes politiques et la levée des obstacles qui ont été derrière la décision de suspendre ses activités ».
Ben Jaafar qui s’exprimait, aujourd’hui à Sousse, à l’ouverture du conseil national extraordinaire d’Ettakatol, a déclaré avoir perçu auprès des acteurs politiques rencontrés après la décision de suspendre les travaux de l’ANC, une prédisposition à poursuivre le dialogue sur les questions litigieuses, précisant que le « rôle principal » de la Constituante fait l’objet d’une quasi-unanimité et ne constitue plus un « point de discorde ».
La semaine prochaine, a-t-il dit, sera une semaine « porteuse de solutions et d’espoir », les rencontres menées et ayant pris suffisamment de temps, ont laissé entrevoir auprès de la majorité des acteurs politiques, une volonté de faire des concessions et de rapprocher les vues.
Le but est, a-t-il souligné, d’être prêt à faire face aux défis qui se posent en termes de lutte contre le terrorisme et de trouver des solutions efficaces aux questions économiques urgentes. Ben Jaafar a, dans ce sens, souligné la nécessité de reprendre le dialogue national entre les différents protagonistes politiques « sans poser de condition préalable », expliquant que son parti soutient la formation d’un gouvernement apolitique qui fait l’objet d’un compromis dans le cadre du dialogue national.
« Le gouvernement apolitique est le seul moyen de sortir le pays de la crise et de garantir le parachèvement de la phase de transition », a-t-il soutenu, ajoutant que son parti « appelle à la nécessité de garantir la neutralité de l’administration et des mosquées et de mettre fin aux activités des organisations et des personnes qui incitent à la violence ».
S’expliquant sur sa décision de suspendre les travaux de l’ANC, Ben Jaafar a indiqué que « conscient de la responsabilité historique qui lui est dévolue et de l’acuité de la crise que traverse le pays, en raison de l’absence de confiance entre le gouvernement et l’opposition», il avait pris cette décision « sans se concerter avec le reste des parties prenantes ».
« Cette décision, a-t-il toutefois noté, a pris en considération les positions des organisations nationales à l’instar de l’Union générale tunisienne du travail et les différentes expressions populaires ayant convenu de l’existence d’une crise aiguë dans le pays ».
Mustapha Ben Jaafar a affirmé, dans le même ordre d’idées, que son parti s’emploie à rapprocher les vues et à soutenir les initiatives de réconciliation nationale dans le cadre de la justice transitionnelle, et est convaincu de la nécessité d’éviter la bipolarisation politique, de bannir l’exclusion et de rejeter les tentatives d’ameuter les Tunisiens les uns contre les autres et d’agiter l’opinion publique.
Il a, à cet égard, souhaité voir les efforts consentis couronnés par la reprise des travaux de l’ANC et l’examen des dossiers prioritaires de manière à parvenir à un compromis sur l’Instance indépendante des élections et de reprendre les travaux de la commission des compromis sur les questions litigieuses dans le projet de Constitution. Il s’agit ensuite, a-t-il ajouté, de recourir à un comité d’experts avant de tenir des séances plénières consacrées à l’examen de la Constitution article par article et son adoption.