Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du Travail (UGTT), Houcine Abbassi, s’est dit inquiet de l’aggravation de la situation actuelle du pays qu’il a qualifiée d’ « inquiétante » et d’« alarmante », appelant les antagonistes politiques à éviter à la Tunisie le scénario égyptien.
Houcine Abbassi a affirmé, vendredi, lors de la réunion du conseil sectoriel de l’Union, que la situation commande de placer l’intérêt de la Tunisie au dessus de toute autre considération. Le dialogue, a-t-il dit, reste la seule voie pour résoudre les nombreux problèmes qui se sont multipliés à tous les niveaux « depuis l’accession au pouvoir du gouvernement de la Troika ».
Il a passé en revue les difficultés ayant marqué le processus de négociation lors du dialogue national auquel avait appelé la centrale syndicale en octobre 2012, dialogue qui, a-t-il rappelé, a été boycotté, dans une première phase, par les partis Ennahdha et le Congrès pour la République (CpR).
Houcine Abbassi a, dans ce contexte, relevé que le dialogue national n’a pas abouti, lors du premier et deuxième round, à des compromis sur les différentes questions posées en raison des évènements survenus et qui ont empêché la poursuite de ce dialogue.
La non conformité du projet de Constitution avec le travail des commissions d’une part, et l’assassinat de Mohamed Brahmi, d’autre part ont été derrière le blocage du dialogue, a-t-il expliqué. le secrétaire général de l’UGTT a estimé que l’initiative de la centrale syndicale et celle du patronat (UTICA) qui proposent de maintenir l’Assemblée nationale constituante, fixer un échéancier de ses travaux, dissoudre le gouvernement et le remplacer par un cabinet de compétences nationales apolitique « ne peuvent que servir l’intérêt du pays ».
Il a, dans ce sens, souligné l’attachement de l’opposition à ses revendications réclamant la dissolution de l’ANC et du gouvernement, et la formation d’un cabinet de salut national, face à l’ « entêtement » du pouvoir en place et son refus catégorique de dissoudre le gouvernement et la Constituante au nom de la légitimité électorale.
La conjoncture actuelle, a-t-il affirmé, impose l’unification et le consensus afin d’achever au plus vite la phase de transition et organiser des élections transparentes. Le secrétaire général de la centrale syndicale a déploré la division des Tunisiens, qui, selon lui, a aggravé la crise. « Chaque partie estime détenir la vérité absolue », a-t-il ajouté. Il a fait remarquer que les revendications de la révolution du 14 janvier 2011 et du sit-in de la Kasbah I et de la Kasbah II avaient unifié tous les Tunisiens qui sont aujourd’hui divisés, deux ans après l’accession au pouvoir de la Troika.
Par ailleurs, Houcine Abbassi a mis en garde contre les conséquences de la crise politique sur la situation économique et sociale, se traduisant notamment par la fermeture de grandes entreprises industrielles, le repli de l’emploi et la baisse des opportunités d’investissement.
Il a conclu en relevant que le conseil sectoriel constitue une occasion pour discuter de plusieurs questions, et ce avant la tenue, prochainement, de la réunion de la commission administrative de l’UGTT en vue de prendre des décisions concernant la crise politique en Tunisie.