Plan d’action en matière de réglementation thermique

Une étude réalisée par l’ANME (Agence nationale de la maîtrise de l’énergie) en collaboration avec la GIZ (Coopération technique internationale allemande) et l’Agence française de développement, vient de recommander un plan d’action, d’ici fin 2014, visant le renforcement de l’application de la réglementation thermique des bâtiments en Tunisie (RTBT).

Cette étude, dont le rapport initial a été présenté, jeudi, lors d’un atelier de travail, prend en compte les bonnes pratiques internationales de pays méditerranéens en matière de réglementation thermique des bâtiments.

Le plan d’action recommandé dans ce cadre préconise, avant tout, l’organisation d’une campagne d’information et de sensibilisation pour faire mieux connaître les types de construction de bâtiments efficaces en terme d’économie d’énergie.

Il insiste sur la formation des professionnels (architectes, ingénieurs…), des responsables de la fonction publique en termes des matériaux et méthodes de pose, des manufacturiers, des importateurs et des distributeurs ainsi que la formation des métiers de la construction, notamment, sur les matériaux et techniques de pose.

L’étude appelle également à adapter, compléter et étendre le cadre réglementaire sur les constructions efficaces, portant actuellement seulement sur les hôpitaux, aux autres bâtiments publics, aux logements sociaux et à l’autoconstruction.

Elle recommande, pour vérifier le respect et l’application de ces réglementations, la création d’une base de données centrale permettant le suivi des permis de bâtir déposés, des données importantes d’études de résultats d’inspections de chantiers, des entrepreneurs et du nombre d’infractions relevées.

Les experts suggèrent aussi, dans le cadre de ce rapport, la normalisation des matériaux et méthodes de pose en créant des laboratoires de test de matériaux (isolant, menuiserie…).

Le secteur du bâtiment est perçu en Tunisie comme un grand consommateur d’énergie. Sa part de consommation d’énergie finale est estimée à 27%, ce qui le place au troisième rang en la matière. En 2030, le secteur des BTP pourrait devenir le premier consommateur d’énergie dans le pays, d’après des prévisions. Pierre Baillargeon, consultant international, qui présentait l’étude, jeudi, à Tunis, a mis l’accent sur la nécessité de renforcer le cadre réglementaire via l’ajout de sanctions, la programmation de vérifications à la phase chantier et celle de recollement, l’obligation de divulguer l’information aux acheteurs ainsi que le droit de visite des chantiers par des experts désignés par le ministère.

La finalité est d’initier aux intervenants du secteur les bonnes pratiques en matière de construction efficace et économe d’énergie.