La cause de ce cauchemar

La 1ère cause de ce cauchemar est dans l’inadéquation entre les principes moraux de la religion et les valeurs des démocraties modernes.
La preuve évidente est que le pays le moins exposé au marasme général du monde musulman, la Turquie, est celui qui sépare le plus la religion de l’Etat.
Tocqueville l’avait prédit il y a plus de 150 ans en observant déjà que l’absence de corps sacerdotal a créé la plus grande faiblesse de cette religion par la confusion d’«ordres» différents, ce qui a pour conséquence de figer la société musulmane, de lui interdire l’accès à la modernité et de l’entraîner vers une décadence qu’il juge inéluctable.
« l’existence d’un corps à part placé, comme dans le catholicisme par exemple, à côté de la société civile et politique pour diriger la société religieuse, l’existence d’un tel corps était impossible. Cela a été un bien au milieu de tous les maux que la religion musulmane a fait naître. Car un corps sacerdotal est en lui-même la source de beaucoup de malaise social, et quand la religion peut être puissante sans le secours d’un pareil moyen, il faut s’en louer.
Mais si cette concentration et cette confusion établies par Mahomet entre les deux puissances a produit ce bien particulier, d’une autre part, elle a été la cause première du despotisme et surtout de l’immobilité sociale qui a, presque toujours, fait le caractère des nations musulmanes et qui les fait enfin succomber toutes devant les nations qui ont embrassé le système contraire »…
« Pour mon compte, j’ai ressenti de mon contact avec l’islamisme (vous savez que par l’Algérie nous touchons chaque jour aux institutions de Mahomet) des effets tout contraires. À mesure que j’ai mieux connu cette religion, j’ai mieux compris que c’est surtout d’elle que sort la décadence qui atteint de plus en plus sous nos yeux le monde musulman. Quand Mahomet n’aurait commis que la faute de joindre intimement un corps d’institutions civiles et politiques à une croyance religieuse, de façon à imposer au premier l’immobilité, qui est dans la nature des Saoudis, c’en eût été assez pour vouer dans un temps donné ses sectateurs à une infériorité d’abord et ensuite à une ruine inévitable. La grandeur, et la sainteté du christianisme, est de n’avoir au contraire entrepris de régner que dans la sphère naturelle des religions, abandonnant tout le reste aux mouvements libres de l’esprit humain »
A De Tocqueville, Notes sur le Coran et autres textes sur les religions.
Je précise que Tocqueville était athée…

Commentaire d’ Abdelbouddha  à l’article L’Algérie prévoit une longue guerre sans merci en Tunisie