Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a réaffirmé, jeudi, l’attachement de son parti à la formation d’un cabinet d’union nationale ouvert à toutes les forces politiques du pays, réitérant son refus de tout gouvernement issu d’un front de salut, qui, a-t-il dit, constituerait un danger pouvant entraîner le pays vers le vide, mettre un terme à l’expérience démocratique et faire avorter la révolution.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, à Tunis, Ghannouchi a déclaré que l’appel, aujourd’hui, à la formation d’un gouvernement de compétences nationales ne répond pas aux défis de l’étape actuelle et risque de déstabiliser le processus de transition. « Un gouvernement de compétences nationales ne saurait gérer une situation difficile et pleine d’obstacles », a-t-il estimé.
Il a réaffirmé l’attachement d’Ennahdha à l’unité nationale afin de dépasser toutes les difficultés, réitérant son refus à tout ce qu’il qualifie de « choix nihilistes, putschistes et chaotiques », relevant que le parti a fait plusieurs concessions partant de sa foi que « le pays ne pourrait être gouverné que par le consensus ».
Rached Ghannouchi a salué toutes les initiatives constructives et celles visant à parrainer le dialogue national en toute neutralité.Il a réaffirmé l’impératif de maintenir l’Assemblée constituante étant donné qu’elle représente l’autorité initiale et de reprendre le plus rapidement possible ses travaux.
Rached Ghannouchi a, également, souligné la nécessité de fixer un planning de travaux clair à la lumière duquel seront parachevés la formation d’une instance pour les élections, une semaine après la reprise des travaux de l’ANC, l’adoption de la Constitution et de la loi électorale avant la fin du mois de septembre, le parachèvement de la mission de l’ANC avant le 23 octobre et l’organisation d’élections avant la fin de l’année en cours.
Pour garantir une gouvernance participative et dissiper toutes les craintes, le président d’Ennahdha a notamment proposé de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la neutralité de l’administration et de former une « instance politique » consensuelle qui accompagnerait le gouvernement.
Il a, également, proposé l’élaboration d’un Pacte d’honneur signé par les partis politiques pour garantir une cohabitation pacifique, une saine émulation électorale et une aide des observateurs internationaux lors des prochaines élections. Rached Ghannouchi a indiqué que « l’on pourrait parachever la mission de l’ANC avant le 23 octobre prochain et organiser des élections avant la fin de l’année en cours à la faveur d’un climat de compromis et d’apaisement social ». « Le dialogue raisonnable, constructif et équilibré pourrait aboutir à des solutions de nature à hâter cette phase provisoire », a-t-il estimé.
Il a ajouté qu’au cas où le « blocage » perdurerait, nous pourrions sonder le peuple, via un référendum, sur la finalisation du processus ou sa poursuite avec l’aide d’une observation internationale qui garantirait cette opération.
A propos de la situation en Egypte, Rached Ghannouchi a indiqué que les forces ayant soutenu l’armée sont complices des « massacres » perpétrés mercredi à « Rabiaa Adawya » et « Ennahdha », appelant la société civile et les « âmes libres » à soutenir le peuple égyptien. Il a, dans ce contexte, indiqué que « la leçon égyptienne » devrait contribuer à renforcer l’unité des Tunisiens et leur cohésion pour l’intérêt national.
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