Sept membres dissidents de l’Assemblée nationale constituante (ANC) ont annoncé, au cours d’un meeting populaire, mercredi soir, au jardin public de Béja, en présence de centaines de citoyens, le démarrage du “sit-in du départ”, dans la région.
Ils ont appelé à l’installation d’une tente, sur la place de la municipalité de Béja, à partir du jeudi, à la coordination étroite avec les composantes du Front du salut national et à l’unification des rangs entre les partis et les forces progressistes de la région, pour le succès de ce sit-in. les députés dissidents, Mongi Rahoui, Salma Baccar, Fadhel Moussa, Rym Mahjoub, Khémaies Ksila, Slim Abdesselam et Ali Bechérifa, ont souligné qu’ils “ne sont pas disposés à discuter avant la démission du gouvernement”, tout en proposant la constitution d’un gouvernement de compétences nationales, d’un comité d’experts pour achever l’élaboration de la constitution et la présenter à un référendum populaire, et la composition d’un comité de salut national.
Ils ont, en outre, appelé à participer au succès de la campagne “Dégage”, à travers des sit-in sérieux, et mis en garde contre “les efforts de certaines parties pour semer la zizanie et la discorde entre les animateurs du sit-in du Bardo”.
Dans ce sens, l’élue Rym Mahjoub a indiqué que “la diffusion de la zizanie, de la discorde et de l’accusation d’apostasie, et les appels à faire couler impunément le sang des Tunisiens sont de véritables lignes rouges pour l’opposition”, alors que Salma Baccar a souligné que la présence de 60 députés devant le siège de l’ANC “symbolise leur proximité du peuple, ainsi que la force de l’opposition est puisée dans le peuple”, appelant à aider au succès de ce qu’elle a qualifié de “deuxième révolution, tout en soulignant qu’il n’y a pas de retour en arrière concernant la décision du retrait de l’ANC avant la constitution d’un gouvernement de compétences neutres pour la réalisation d’élections transparentes”.
Pour sa part, Fadhel Moussa a appelé à “la nécessité de généraliser le sit-in du départ à toutes les régions, surtout que la légitimité authentique est celle qui émane du peuple”, tout en émettant l’espoir que la période restante de l’étape de transition lance un message de vie aux Tunisiens”.
De son côté, le député Slim Abdesselam a rendu hommage à l’esprit d’unité patriotique chez toutes les composantes du sit-in du Bardo qui, a-t-il ajouté, “l’Histoire de la Tunisie d’aujourd’hui est en train d’être écrite”, mettant en garde contre “les retombées d’un revirement, de la peur et de la perte de la guerre psychologique”.
Il a, dans ce contexte, souligné que “le sit-in du Bardo va changer l’équilibre des forces”. Dans son intervention, Khémaies Ksila a expliqué que le souci des députés dissidents de tenir des réunions dans les régions vise à transmettre un message dont le sens est que “le mouvement populaire contre le gouvernement s’est propagé dans tout le pays ».
Il a, dans ce sens, appelé à ériger “la tente du départ” à Béja dans le cadre de “l’exercice du droit à la liberté d’expression et de la rectification du processus de la révolution”, indiquant qu’il “n’y a aucune crainte d’un vide, en raison de l’existence de solutions sérieuses”. A son tour, Mongi Rahoui a affirmé que le retrait des députés de l’opposition de l’ANC marque “un alignement derrière le peuple”, parce qu’ils ont “choisi d’être les représentants du peuple et non de leurs partis”.
Il a appelé à “ne pas craindre un vide, parce que la Tunisie est riche en compétences capables de corriger ce qui a été endommagé par les gouvernements d’Ennahdha, surtout que la dissolution de l’ANC sera effectuée selon des procédures légales”, appelant “à résister et à ne pas accepter de discuter avant la dissolution du gouvernement”. A noter que des composantes du Front populaire ont boycotté cette réunion, arguant qu’elles “n’avaient pas été informées à l’avance” de ce meeting qui s’est déroulé sous haute surveillance sécuritaire.