5000 manifestants et manifestantes d’Ennahdha sur l’Avenue Habib Bourguiba -ce serait un chiffre gonflé -« Mekdha fil Khater »- et 500.000 contestataires au Bardo au plus fort de la manifestation pour tomber à 100.000 au bout de deux heures de sit-in, affirment certaines sources sécuritaires.
Fêtarde mais aussi illustrant l’expression d’une volonté farouche de la part des manifestantes de dissoudre le gouvernement et la Constituante, la commémoration de la fête de la femme n’a pas été célébrée comme d’usage dans une Tunisie réputée pour être pionnière en matière des droits des femmes et initiatrice du premier Code du Statut Personnel arabe.
Les portraits de l’édificateur de la Tunisie moderne Habib Bourguiba ont été brandis avec le drapeau national porté très haut par les manifestants. L’Avenue 20 mars depuis la place Bab Saadoun jusqu’à la place du Bardo fut vêtue de rouge et blanc.
Les slogans scandés ont oscillé entre « Yahia Bourguiba », « Malla hala, malla hala, ilyoum etta3ssissi l’Istikala » (Vive Bourguiba, dissolution de la Constituante) et gouvernement « dégage ». Les manifestants ont tenu à exprimer leur refus de tout compromis et toutes compromissions ou concessions allant à l’encontre des attentes d’une grande partie du peuple tunisien qui refuse que le pays devienne un fief pour le terrorisme tous azimuts sous couvert « d’exercices sportifs » à Jbel Chambi et ailleurs.
Les intervenantes sur la tribune du Bardo s’exprimant au nom de Hrayer Tounes ont insisté sur leur attachement au code du statut personnel, aux droits des femmes, au progrès et à la modernité de l’Etat tunisien, au mode de vie tunisien arabo-musulman, mais aussi méditerranéen, ouvert et tolérant ainsi qu’à la dissolution des Ligues de protection de la révolution (LPR).
L’hymne national a uni les cœurs et les âmes des Tunisiens à un pays dont le nom lui-même est féminin. Un nom source d’inspiration pour nombre de parents qui ont appelé leurs filles « Tounes ». La Tunisie a aussi donné un nom à un continent qu’elle a baptisé « Ifrikya ».
Tous les présents à la manifestation colossale du 13 août 2013 ont prouvé à tout un chacun que s’il existe une ligne rouge à ne pas franchir en Tunisie, c’est bien celle des femmes, de leurs droits et de leurs acquis.
Amel Belhadj Ali