Tunsie : Femme émancipée…ou superwoman?!

Par : Autres

A l’occasion de la journée internationale de la femme, un homme dit à sa femme: «Tu peux laisser la vaisselle pour demain chérie, c’est pas grave… voilà ton cadeau en cette heureuse journée» (propos d’un animateur d’une grande radio).
Drôle? Déplacé? C’est surtout très évocateur de la réalité de l’émancipation de la femme, à mon avis, loin des strass et paillettes.

“Journée internationale de la femme”. Cela veut dire, implicitement, que la cause «femme» devrait et aurait besoin d’être défendue, comme le patrimoine, «journée internationale du patrimoine», ou comme la faim «journée internationale contre la faim dans le monde», etc.

La femme est la moitié de la société. Ce n’est ni le patrimoine ni le problème de la faim dans le monde. Et ce qu’il faudrait, c’est d’apprendre aux enfants dès leur jeune âge que la femme et l’homme sont différents, bien sûr. Mais que la différence ne signifie pas supériorité de l’un sur l’autre. Ou privilèges de l’un par rapport à l’autre.

Or, j’ai bien peur que nous soyons en train de vivre non pas une émancipation, fondée sur ce principe de l’égalité dans la différence, mais une espèce de pacte des privilèges, pour les femmes. Et qui ne résout nullement le problème d’égalité de fond.

L’émancipation réelle de la femme c’est d’arrêter d’apprendre aux enfants à l’école que maman fait la vaisselle et papa lit le journal. Mine de rien, une image mentale se forme chez le petit qui lit cette phrase et qui la copie sur son cahier. Image mentale qui va le marquer, et qui plus est partagée par tous, garçons et filles, ce qui va la rendre réellement pesante et donc dangereuse.

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